Lesdemandes reconventionnelles ou additionnelles ne sont recevables que si elles se rattachent aux prétentions originaires par un lien suffisant. Toutefois, la demande en compen
Lâarticle 1217, al. 1er du Code civil dispose que la partie envers laquelle lâengagement nâa pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©, ou lâa Ă©tĂ© imparfaitement, peut Soit refuser dâexĂ©cuter ou suspendre lâexĂ©cution de sa propre obligation ; Soit poursuivre lâexĂ©cution forcĂ©e en nature de lâobligation ; Soit obtenir une rĂ©duction du prix ; Soit provoquer la rĂ©solution du contrat ; Soit demander rĂ©paration des consĂ©quences de lâinexĂ©cution. Au nombre des sanctions de lâinexĂ©cution dâune obligation figure ainsi ce que lâon appelle lâexception dâinexĂ©cution. ==> DĂ©finition Lâexception dâinexĂ©cution, ou exceptio non adimpleti contractus », est dĂ©finie classiquement comme le droit, pour une partie, de suspendre lâexĂ©cution de ses obligations tant que son cocontractant nâa pas exĂ©cutĂ© les siennes. Il sâagit, en quelque sorte, dâun droit de lĂ©gitime dĂ©fense contractuelle susceptible dâĂȘtre exercĂ©, tant par le crĂ©ancier, que par le dĂ©biteur Lorsque lâexception dâinexĂ©cution est exercĂ©e par le crĂ©ancier elle sâapparente Ă un moyen de pression, en ce sens quâelle lui permet, en refusant de fournir sa prestation, de contraindre le dĂ©biteur Ă exĂ©cuter ses propres obligations Lorsque lâexception dâinexĂ©cution est exercĂ©e par le dĂ©biteur, elle remplit plutĂŽt la fonction de garantie, en ce sens quâelle lui permet de neutraliser lâaction de son crĂ©ancier tant que la prestation promise nâa pas Ă©tĂ© fournie ==> Origines JusquâĂ lâadoption de lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016, le Code civil ne reconnaissait aucune portĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă lâexception dâinecĂ©cution qui nâĂ©tait envisagĂ©e que par certaines dispositions traitant de contrats spĂ©ciaux En matiĂšre de contrat de vente Lâarticle 1612 du Code civil dispose que le vendeur nâest pas tenu de dĂ©livrer la chose, si lâacheteur nâen paye pas le prix, et que le vendeur ne lui ait pas accordĂ© un dĂ©lai pour le paiement.» Lâarticle 1612 Ă©nonce encore que il ne sera pas non plus obligĂ© Ă la dĂ©livrance, quand mĂȘme il aurait accordĂ© un dĂ©lai pour le paiement, si, depuis la vente, lâacheteur est tombĂ© en faillite ou en Ă©tat de dĂ©confiture, en sorte que le vendeur se trouve en danger imminent de perdre le prix ; Ă moins que lâacheteur ne lui donne caution de payer au terme.» Lâarticle 1653 prĂ©voit que si lâacheteur est troublĂ© ou a juste sujet de craindre dâĂȘtre troublĂ© par une action, soit hypothĂ©caire, soit en revendication, il peut suspendre le paiement du prix jusquâĂ ce que le vendeur ait fait cesser le trouble, si mieux nâaime celui-ci donner caution, ou Ă moins quâil nâait Ă©tĂ© stipulĂ© que, nonobstant le trouble, lâacheteur paiera. » En matiĂšre de contrat dâĂ©change, lâarticle 1704 dispose que si lâun des copermutants a dĂ©jĂ reçu la chose Ă lui donner en Ă©change, et quâil prouve ensuite que lâautre contractant nâest pas propriĂ©taire de cette chose, il ne peut pas ĂȘtre forcĂ© Ă livrer celle quâil a promise en contre-Ă©change, mais seulement Ă rendre celle quâil a reçue.» En matiĂšre de contrat dâentreprise, lâarticle 1799-1 prĂ©voit que tant quâaucune garantie nâa Ă©tĂ© fournie et que lâentrepreneur demeure impayĂ© des travaux exĂ©cutĂ©s, celui-ci peut surseoir Ă lâexĂ©cution du contrat aprĂšs mise en demeure restĂ©e sans effet Ă lâissue dâun dĂ©lai de quinze jours» En matiĂšre de contrat de dĂ©pĂŽt, lâarticle 1948 prĂ©voit que le dĂ©positaire peut retenir le dĂ©pĂŽt jusquâĂ lâentier paiement de ce qui lui est dĂ» Ă raison du dĂ©pĂŽt». ==> GĂ©nĂ©ralisation jurisprudentielle Bien que rĂ©servĂ©e, sinon contre Cass. req., 1er dĂ©c. 1897, lâextension du champ dâapplication de lâexception dâinexĂ©cution en dehors des textes oĂč elle Ă©tait envisagĂ©e, la jurisprudence, sous lâimpulsion des travaux de grande qualitĂ© de RenĂ© Cassin, a finalement admis quâelle puisse ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă lâensemble des contrats synallagmatiques. Dans un arrĂȘt du 5 mars 1974, la Cour de cassation a, par exemple, jugĂ© que le contractant poursuivi en exĂ©cution de ses obligations, et qui estime que lâautre partie nâa pas exĂ©cutĂ© les siennes, a toujours le choix entre la contestation judiciaire et lâexercice Ă ses risques et pĂ©rils de lâexception dâinexĂ©cution » Cass. civ. 1re, 5 mars 1974 La gĂ©nĂ©ralisation, par la jurisprudence, de lâexception dâinexĂ©cution reposait sur deux principaux arguments qui consistaient Ă dire que Dâune part, en autorisant la partie envers laquelle lâengagement nâa pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© Ă forcer lâautre Ă lâexĂ©cution de la convention, lâancien article 1184, al. 2 du Code civil nâinterdisait nullement le recours Ă lâexception dâinexĂ©cution dans la mesure oĂč elle consiste prĂ©cisĂ©ment en un moyen indirect de provoquer lâexĂ©cution du contrat Dâautre part, on ne saurait voir dans les textes qui envisagent lâexception dâinexĂ©cution une portĂ©e restrictive, mais une application dâun principe gĂ©nĂ©ral ==> ConsĂ©cration lĂ©gale Si la rĂ©forme des sĂ»retĂ©s avait amorcĂ© la gĂ©nĂ©ralisation de lâexception dâinexĂ©cution en introduisant un article 2286 qui confĂšre un droit de rĂ©tention sur la chose Ă celui dont la crĂ©ance impayĂ©e rĂ©sulte du contrat qui lâoblige Ă la livrer », câest lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016 portant rĂ©forme du droit des obligations qui lâĂ©rige en principe gĂ©nĂ©ral. DĂ©sormais, lâexception dâinexĂ©cution est prĂ©sentĂ©e, Ă lâarticle 1217 du Code civil, comme la premiĂšre des sanctions dont dispose le crĂ©ancier dâune obligation en souffrance. Les articles 1219 et 1220 en dĂ©finissent quant Ă eux le rĂ©gime. Tandis que le premier de ces articles pose les conditions dâexercice de lâexception dâinexĂ©cution, le second autorise, et câest lĂ une nouveautĂ©, le crĂ©ancier Ă mettre en Ćuvre cette sanction de façon anticipĂ©e. I Le domaine de lâexception dâinexĂ©cution ==> Droit antĂ©rieur Classiquement, la sanction que constitue lâexception dâinexĂ©cution est associĂ©e aux contrats synallagmatiques. Pour mĂ©moire, un contrat est synallagmatique lorsque les contractants sâobligent rĂ©ciproquement lâun envers lâautre. En dâautres termes, le contrat synallagmatique crĂ©e des obligations rĂ©ciproques et interdĂ©pendantes Ă la charge des deux parties. Chaque partie est donc tout Ă la fois crĂ©ancier et dĂ©biteur. LâinterdĂ©pendance et la rĂ©ciprocitĂ© des obligations sont ce qui caractĂ©rise les contrats synallagmatiques. Sous lâempire du droit antĂ©rieur Ă lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016, si lâexception dâinexĂ©cution nâĂ©tait envisagĂ©e par le Code civil que pour des contrats synallagmatiques, tels que la vente, lâĂ©change ou encore le dĂ©pĂŽt, Ă lâexamen son domaine ne se limitait pas Ă cette typologie de contrats. En effet, lâexception dâinexĂ©cution a Ă©tĂ© envisagĂ©e, tantĂŽt par la jurisprudence, tantĂŽt par la doctrine, dans dâautres cas Dans les contrats synallagmatiques imparfaits Il sâagit de contrats qui sont unilatĂ©raux au moment de la formation de lâacte, car ne crĂ©ant dâobligations quâĂ la charge dâune seule partie, et qui au cours de son exĂ©cution donne naissance Ă des obligations rĂ©ciproques de sorte que le crĂ©ancier devient Ă©galement dĂ©biteur. Exemple dans le cadre de lâexĂ©cution dâun contrat de dĂ©pĂŽt, le dĂ©positaire sur lequel ne pĂšse aucune obligation particuliĂšre lors de la formation du contrat, peut se voir mettre Ă charge une obligation si, en cours dâexĂ©cution de la convention, le dĂ©positaire expose des frais de conservation TrĂšs tĂŽt, la jurisprudence a admis que les contrats synallagmatiques imparfaits puissent donner lieu Ă lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution par une partie. Cette jurisprudence repose sur lâidĂ©e que lâobligation qui naĂźt au cours de lâexĂ©cution du contrat existait, en rĂ©alitĂ©, au moment de la formation de lâacte, Ă tout le moins les parties ne pouvaient pas ignorer quâelle puisse naĂźtre, de sorte que lâobligation originaire et lâobligation Ă©ventuelle se servent mutuellement de cause. Dans les rapports dâobligations qui rĂ©sultent de quasi-contrat La jurisprudence considĂšre que dĂšs lors quâun quasi-contrat est susceptible de crĂ©er des obligations rĂ©ciproques entre les parties, lâexception dâinexĂ©cution peut ĂȘtre invoquĂ©e. Il en va ainsi, notamment, en matiĂšre de gestion dâaffaires qui oblige le gĂ©rant dâaffaires Ă continuer la gestion engagĂ©e en contrepartie de quoi il Ă©choit au maĂźtre de lâaffaire de lâindemniser de tous les frais exposĂ©s. Ă cet Ă©gard, dans un arrĂȘt du 15 janvier 1904, la Cour de cassation a jugĂ© que le mandataire auquel il doit ĂȘtre assimilĂ© quand, comme dans lâespĂšce, lâutilitĂ© de sa gestion est reconnue, le gĂ©rant dâaffaires a, par application de la rĂšgle inscrite dans lâarticle 1948 en faveur du dĂ©positaire, le droit de retenir la chose quâil a gĂ©rĂ©e jusquâau payement de tout ce qui lui est dĂ» Ă raison de sa gestion» civ. 15 janv. 1904. Dans les rapports dâobligations qui rĂ©sultent de la loi En doctrine, la question sâest rapidement posĂ©e de savoir si lâexception dâinexĂ©cution ne pouvait pas Ă©galement ĂȘtre admise dans les rapports dâobligations qui rĂ©sultent de la loi. En effet, le contrat nâayant pas le monopole de la crĂ©ation des obligations connexes et rĂ©ciproques, certains auteurs en ont dĂ©duit que rien nâinterdirait que lâexception dâinexĂ©cution puisse ĂȘtre invoquĂ©e dans le cadre de rapports dâobligations créés par la loi, tels que le lien matrimonial qui existe entre les Ă©poux ou encore le lien de filiation qui existe entre lâadoptant et lâadoptĂ©. Cette thĂšse pourrait donc conduire Ă admettre que lâun des membres du couple suspende lâexĂ©cution de lâune de ses obligations devoir de cohabitation par exemple Ă lâexĂ©cution par son conjoint de ses propres obligations. Aussi, une partie de la doctrine milite pour que le domaine de lâexception dâinexĂ©cution ne se limite pas au domaine contractuel et soit Ă©tendu Ă lâensemble des rapports synallagmatiques. Reste que pour que lâexception dâinexĂ©cution puisse ĂȘtre invoquĂ©e, il ne suffit pas que les obligations créées entre les parties soient rĂ©ciproques, il faut encore quâelles soient interdĂ©pendantes, soit quâelles se servent mutuellement de cause. Or dans le cadre du rapport juridique créé par la loi dans le cadre du mariage par exemple, il nâexiste aucune interdĂ©pendance entre les obligations des Ă©poux. Lâexception dâinexĂ©cution pourrait, dans ces conditions, difficilement justifier la suspension du devoir conjugal dans lâattente de lâexĂ©cution de lâobligation de contribution aux charges du mariage. ==> Lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016 Les projets Catala et TerrĂ© avaient expressĂ©ment circonscrit la mise en Ćuvre de lâexception dâinexĂ©cution au domaine des contrats synallagmatique. Le projet TerrĂ© prĂ©voyait en ce sens que si, dans un contrat synallagmatique, une partie nâexĂ©cute pas son obligation, lâautre peut refuser, totalement ou partiellement, dâexĂ©cuter la sienne, Ă condition que ce refus ne soit pas disproportionnĂ© au regard du manquement ». Ce cantonnement de lâexception dâinexĂ©cution au domaine des contrats synallagmatiques nâa manifestement pas Ă©tĂ© repris par lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016 portant rĂ©forme du droit des obligations. Le silence de lâarticle 1219 du Code civil sur le domaine de lâexception dâinexĂ©cution suggĂšre, en effet, que cette sanction peut faire lâobjet dâune application en dehors du cadre contractuelle, conformĂ©ment Ă la jurisprudence antĂ©rieure. Aussi, il est fort probable que lâexception dâinexĂ©cution puisse jouer toutes les fois quâil sera dĂ©montrĂ© lâexistence dâun rapport juridique qui met aux prises des obligations rĂ©ciproques et interdĂ©pendantes. II Les conditions de lâexception dâinexĂ©cution NouveautĂ© de la rĂ©forme des obligations, lâarticle 1220 du Code civil prĂ©voit la possibilitĂ© pour le crĂ©ancier dâexercer lâexception dâinexĂ©cution par anticipation, soit avant que la dĂ©faillance du dĂ©biteur ne survienne. Aussi, les conditions de lâexception dâinexĂ©cution diffĂšrent, selon que la dĂ©faillance du dĂ©biteur est avĂ©rĂ©e ou selon quâelle est Ă venir. A Lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution consĂ©cutivement Ă une inexĂ©cution avĂ©rĂ©e La mise en Ćuvre de lâexception dâinexĂ©cution est subordonnĂ©e Ă la rĂ©union de trois conditions cumulatives qui tiennent Aux obligations des parties Ă lâinexĂ©cution dâune obligation Ă lexercice de la sanction Les conditions tenant aux obligations des parties ==> Exigence de rĂ©ciprocitĂ© des obligations Lâexception dâinexĂ©cution ne se conçoit quâen prĂ©sence dâobligations rĂ©ciproques, ce qui implique que les parties endossent lâune envers lâautre tout Ă la fois la qualitĂ© de crĂ©ancier et de dĂ©biteur. Lâexception dâinexĂ©cution ne prĂ©sente, en effet, dâintĂ©rĂȘt que si le crĂ©ancier peut exercer un moyen de pression sur son dĂ©biteur. Or ce moyen de pression consiste en la suspension de ses propres obligations. En lâabsence de rĂ©ciprocitĂ©, cette suspension sâavĂ©rera impossible dans la mesure oĂč le crĂ©ancier nâest dĂ©biteur dâaucune obligation envers son cocontractant. Ă cet Ă©gard, comment le bĂ©nĂ©ficiaire dâun don pourrait-il exercer lâexception dâinexĂ©cution alors quâil nâest dĂ©biteur dâaucune obligation envers le donateur ? De toute Ă©vidence, le donataire sera bien en peine de suspendre lâexĂ©cution dâobligations qui ne lui incombent pas. Câest la raison pour laquelle, lâexistence dâune rĂ©ciprocitĂ© des obligations est primordiale. Lâexception dâinexĂ©cution puise sa raison dâĂȘtre dans cette rĂ©ciprocitĂ©. ==> Exigence dâinterdĂ©pendance des obligations Bien que lâarticle 1219 du Code civil nâexige pas expressĂ©ment que les obligations des parties soient interdĂ©pendantes pour que lâexception dâinexĂ©cution puisse jouer, il dĂ©finit nĂ©anmoins cette sanction comme la possibilitĂ© offerte Ă une partie de ne pas exĂ©cuter son obligation si lâautre nâexĂ©cute pas la sienne ». Lâexigence dâinterdĂ©pendance est ici sous-jacente lâexception dâinexĂ©cution est subordonnĂ©e Ă la dĂ©monstration par le crĂ©ancier que la crĂ©ance inexĂ©cutĂ©e dont il se prĂ©vaut est issue dâun rapport juridique ayant donnĂ© naissance Ă lâobligation qui lui Ă©choit envers son dĂ©biteur. Un lien dâinterdĂ©pendance de connexitĂ© doit donc exister entre les deux obligations rĂ©ciproques. Pour ĂȘtre interdĂ©pendances, ces obligations doivent se servir mutuellement de cause, soit avoir Ă©tĂ© envisagĂ©es par les parties comme la contrepartie de lâune Ă lâautre. Ainsi, dans le contrat de vente, le prix est stipulĂ© en contrepartie dâune chose, raison pour laquelle on dit que les obligations de dĂ©livrance de la chose et de paiement du prix sont interdĂ©pendantes. ==> Exigence du caractĂšre certain, liquide et exigible de la crĂ©ance du crĂ©ancier Pour que le crĂ©ancier soit fondĂ© Ă se prĂ©valoir de lâexception dâinexĂ©cution il doit justifier dâune crĂ©ance au moins certaine et exigible. Quant Ă lâexigence de liquiditĂ© de la crĂ©ance, la jurisprudence est partagĂ©e. Sur le caractĂšre certain de la crĂ©ance Une crĂ©ance prĂ©sente un caractĂšre certain lorsquâelle est fondĂ©e dans son principe. Lâexistence de la crĂ©ance doit, autrement dit, ĂȘtre incontestable. Pour que lâexception dâinexĂ©cution puisse jouer, la crĂ©ance du crĂ©ancier doit ĂȘtre certaine, Ă dĂ©faut de quoi il y aurait lĂ quelque chose dâinjuste Ă suspendre lâexĂ©cution dâune obligation dont lâexistence est contestable. Aussi, cela explique-t-il pourquoi en matiĂšre de bail la Cour de cassation dĂ©nie au locataire le droit dâexercer lâexception dâinexĂ©cution en rĂ©action au refus du bailleur dâeffectuer des travaux com., 30 mai 2007, n° Tant que la question de savoir si la demande de rĂ©alisation de travaux nâest pas tranchĂ©e par un juge, la crĂ©ance dont se prĂ©vaut le locataire nâest pas fondĂ©e dans son principe ; elle demeure hypothĂ©tique. Dans un arrĂȘt du 7 juillet 1955, la Cour de cassation a considĂ©rĂ© en ce sens que les preneurs ne peuvent pour refuser le paiement des fermages Ă©chus, qui constituent une crĂ©ance certaine, liquide et exigible, opposer au bailleur lâinexĂ©cution par lui de travaux qui reprĂ©sentent une crĂ©ance incertaine» soc., 7 juill. 1955 Sur le caractĂšre exigible de la crĂ©ance Une crĂ©ance prĂ©sente un caractĂšre exigible lorsque le terme de lâobligation est arrivĂ© Ă lâĂ©chĂ©ance. Pour que lâexception dâinexĂ©cution puisse ĂȘtre invoquĂ©e, encore faut-il que la crĂ©ance dont se prĂ©vaut lâexcipiens soit exigible Ă dĂ©faut, il nâest pas fondĂ© Ă en rĂ©clamer lâexĂ©cution et, par voie de consĂ©quence, Ă suspendre lâexĂ©cution de ses propres obligations Pour dĂ©terminer si une obligation est exigible, il convient de se reporter au terme stipulĂ© dans le contrat. Ă dĂ©faut de stipulation dâun terme, lâarticle 1305-3 du Code civil dispose que le terme profite au dĂ©biteur, sâil ne rĂ©sulte de la loi, de la volontĂ© des parties ou des circonstances quâil a Ă©tĂ© Ă©tabli en faveur du crĂ©ancier ou des deux parties». Ainsi, le terme est-il toujours prĂ©sumĂ© ĂȘtre stipulĂ© Ă la faveur du seul dĂ©biteur. Lâinstauration de cette prĂ©somption se justifie par les effets du terme. La stipulation dâun terme constitue effectivement un avantage consenti au dĂ©biteur, en ce quâil suspend lâexigibilitĂ© de la dette. Le terme autorise donc le dĂ©biteur Ă ne pas exĂ©cuter la prestation prĂ©vue au contrat. Il sâagit lĂ dâune prĂ©somption simple, de sorte quâelle peut ĂȘtre combattue par la preuve contraire. Les parties ou la loi peuvent encore prĂ©voir que le terme est stipulĂ©, soit Ă la faveur du seul crĂ©ancier, soit Ă la faveur des deux parties au contrat. Sur le caractĂšre liquide de la crĂ©ance Une crĂ©ance prĂ©sente un caractĂšre liquide lorsquâelle est susceptible dâĂȘtre Ă©valuable en argent ou dĂ©terminĂ©e Tout autant que lâabsence de caractĂšre certain de la crĂ©ance interdit lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution, il a Ă©tĂ© admis dans certaines dĂ©cisions que lâabsence de liquiditĂ© puisse Ă©galement y faire obstacle. La Cour de cassation a par exemple statuĂ© en ce sens dans un arrĂȘt du 6 juillet 1982, toujours, en matiĂšre de contrat de bail, considĂ©rant que les travaux rĂ©clamĂ©s par un locataire Ă son bailleur reprĂ©sentent une crĂ©ance indĂ©terminĂ©e » 3e civ., 6 juill. 1982. Cette jurisprudence est toutefois contestĂ©e par une partie de la doctrine qui soutient que la liquiditĂ© de la crĂ©ance indiffĂ©rente, sâagissant de lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution. Dans un arrĂȘt du 20 fĂ©vrier 1991, la Cour de cassation a dâailleurs adoptĂ© la solution contraire 3e civ. 20 fĂ©vr. 1991, n° 2. Les conditions tenant Ă lâinexĂ©cution Lâarticle 1219 du Code civil prĂ©voit que lâexception dâinexĂ©cution ne peut ĂȘtre soulevĂ©e par le crĂ©ancier quâĂ la condition quâil justifie dâune inexĂ©cution suffisamment grave ». La question qui immĂ©diatement se pose est alors de savoir ce que lâon doit entendre par inexĂ©cution suffisamment grave ». Pour le dĂ©terminer, il convient de se reporter Ă la jurisprudence antĂ©rieure dont on peut tirer plusieurs enseignements Premier enseignement lâindiffĂ©rence de la cause de lâinexĂ©cution Principe Peu importe la cause de lâinexĂ©cution imputable au dĂ©biteur, dĂšs lorsque cette inexĂ©cution est Ă©tablie, le crĂ©ancier est fondĂ© Ă se prĂ©valoir de lâexception dâinexĂ©cution. LâinexĂ©cution du contrat postule la faute du dĂ©biteur Ă qui il appartient de dĂ©montrer quâil rentre dans lâun des cas qui neutralisent lâexception dâinexĂ©cution Exceptions Par exception, lâexception dâinexĂ©cution ne pourra pas jouer dans les cas suivants Lorsque la crĂ©ance du dĂ©biteur est Ă©teinte Lorsque le dĂ©biteur justifie dâun cas de force majeure Lorsque lâinexĂ©cution procĂšde dâune faute de lâexcipiens DeuxiĂšme enseignement indiffĂ©rence du caractĂšre partielle ou totale de lâinexĂ©cution Lâarticle 1219 du Code civil nâexige pas que lâinexĂ©cution de lâobligation dont se prĂ©vaut le crĂ©ancier soit totale Il est donc indiffĂ©rent que cette inexĂ©cution soit partielle lâexception dâinexĂ©cution peut jouer malgrĂ© tout V. en ce sens 1Ăšre civ. 18 juill. 1995, n° TroisiĂšme enseignement indiffĂ©rence du caractĂšre essentiel ou accessoire de lâobligation objet de lâinexĂ©cution La jurisprudence a toujours considĂ©rĂ© quâil Ă©tait indiffĂ©rent que lâinexĂ©cution porte sur une obligation essentielle ou accessoire. Ce qui importe câest que lâinexĂ©cution soit suffisamment grave pour justifier lâinexĂ©cution, et plus prĂ©cisĂ©ment, sâagissant de lâinexĂ©cution dâune obligation accessoire, que la riposte soit proportionnĂ©e, ce qui implique que le crĂ©ancier ne suspende pas une obligation essentielle V. en ce sens 1Ăšre civ., 25 nov. 1980 QuatriĂšme enseignement exigence de gravitĂ© de lâinexĂ©cution Sous lâempire du droit antĂ©rieur Ă lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016, la jurisprudence rappelait rĂ©guliĂšrement que, au fond, il est indiffĂ©rent que lâinexĂ©cution de lâobligation soit partielle ou que cette inexĂ©cution porte sur une obligation accessoire. Pour la Cour de cassation, ce qui importe, câest que lâinexĂ©cution soit suffisamment grave pour justifier lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution V. en ce sens 3e civ. 26 nov. 2015, n°14-24210. Ă lâexamen, ce critĂšre a Ă©tĂ© repris par le lĂ©gislateur lors de la rĂ©forme du droit des obligations. Lâarticle 1219 du Code civil pose, en effet, que lâexception dâinexĂ©cution ne peut ĂȘtre soulevĂ©e par le crĂ©ancier que si lâinexĂ©cution prĂ©sente un caractĂšre suffisamment grave. La question qui immĂ©diatement se pose est de savoir comment apprĂ©cier cette gravitĂ© ? Lâexamen de la jurisprudence antĂ©rieure rĂ©vĂšle que, pour apprĂ©cier le bien-fondĂ© de lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution les juridictions cherchaient moins Ă Ă©valuer la gravitĂ© du manquement contractuel en tant que tel quâĂ regarder si la riposte du crĂ©ancier Ă©tait proportionnelle Ă lâimportance de lâinexĂ©cution invoquĂ©e. DĂšs lors que cette riposte Ă©tait proportionnelle Ă la gravitĂ© du manquement, alors les juridictions avaient tendance Ă considĂ©rer que lâexception dâinexĂ©cution Ă©tait justifiĂ©e. Dans le cas contraire, le crĂ©ancier engageait sa responsabilitĂ©. Si la formulation de lâarticle 1219 du Code civil est silencieuse sur lâexigence de proportion de la riposte au regard de lâinexĂ©cution contractuelle, le Rapport au PrĂ©sident de la RĂ©publique relatif Ă lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016 prĂ©cise quant Ă lui que lâexception dâinexĂ©cution ne peut ĂȘtre opposĂ©e comme moyen de pression sur le dĂ©biteur que de façon proportionnĂ©e». Ce rapport indique, en outre, que lâusage de mauvaise foi de lâexception dâinexĂ©cution par un crĂ©ancier face une inexĂ©cution insignifiante constituera dĂšs lors un abus ou Ă tout le moins une faute susceptible dâengager sa responsabilitĂ© contractuelle.» Ainsi, selon le lĂ©gislateur, la gravitĂ© du manquement contractuelle ne doit pas ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e abstraitement elle doit, tout au contraire, ĂȘtre confrontĂ©e Ă la riposte du crĂ©ancier. Ce nâest quâau regard de cette confrontation que le juge pourra dĂ©terminer si le manquement contractuel dont se prĂ©vaut le crĂ©ancier Ă©tait suffisamment grave pour justifier lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution. Reste Ă savoir si la Cour de cassation statuera dans le sens indiquĂ© par le lĂ©gislateur, sens qui, finalement, nâest pas si Ă©loignĂ© de la position prise par la jurisprudence antĂ©rieure V. en ce sens 1Ăšre civ., 12 mai 2016, n° Les conditions tenant Ă lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution Lâarticle 1219 du Code civil ne prĂ©voit aucune condition dâexercice de lâexception dâinexĂ©cution. Dâune part, cette disposition nâexige pas que le crĂ©ancier, pour exercer lâexception dâinexĂ©cution, saisisse le juge aux fins quâil constate lâinexĂ©cution du contrat. LâapprĂ©ciation du caractĂšre suffisamment grave de lâinexĂ©cution qui fonde lâexception dâinexĂ©cution est Ă la main du seul crĂ©ancier qui donc lâexercera Ă ses risques et pĂ©rils Dans lâhypothĂšse oĂč la suspension de ses propres obligations ne serait pas justifiĂ©e, il sâexpose Ă devoir indemniser le dĂ©biteur. Dâautre part, le crĂ©ancier nâa nullement lâobligation de mettre en demeure son dĂ©biteur de sâexĂ©cuter. Lâexception dâinexĂ©cution peut ĂȘtre exercĂ©e en lâabsence de lâaccomplissement de cette formalitĂ© prĂ©alable qui, pourtant, est exigĂ©e pour la mise en Ćuvre des autres sanctions attachĂ©es Ă lâinexĂ©cution contractuelle, que sont LâexĂ©cution forcĂ©e en nature 1221 et 1222 C. civ. La rĂ©duction du prix 1223 C. civ. Lâactivation de la clause rĂ©solutoire 1225, C. civ. La rĂ©solution par notification 1226, al. 1er C. civ. Lâaction en responsabilitĂ© contractuelle 1231 C. civ. Bien que lâarticle 1219 du Code civil ne subordonne pas lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution Ă la mise en demeure du dĂ©biteur, elle peut sâavĂ©rer utile, dâune part, pour faciliter la preuve de lâinexĂ©cution qui, au surplus, peut ĂȘtre constatĂ©e par acte dâhuissier, dâautre part pour Ă©tablir la bonne foi du crĂ©ancier dont la riposte a Ă©tĂ© exercĂ©e avec discernement puisque, offrant la possibilitĂ© au dĂ©biteur de rĂ©gulariser sa situation. B Lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution par anticipation dâune inexĂ©cution Ă venir ConsĂ©cration lĂ©gale Lâarticle 1220 du Code civil prĂ©voit que une partie peut suspendre lâexĂ©cution de son obligation dĂšs lors quâil est manifeste que son cocontractant ne sâexĂ©cutera pas Ă lâĂ©chĂ©ance et que les consĂ©quences de cette inexĂ©cution sont suffisamment graves pour elle. Cette suspension doit ĂȘtre notifiĂ©e dans les meilleurs dĂ©lais. » Ainsi, cette disposition autorise-t-elle le crĂ©ancier Ă exercer lâexception dâinexĂ©cution par anticipation, soit lorsquâil craint que son dĂ©biteur ne sâexĂ©cute pas Ă lâĂ©chĂ©ance. Câest lĂ une nouveautĂ© de lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016, la jurisprudence antĂ©rieure Ă©tant quelque peu hĂ©sitante quant Ă la reconnaissance de lâexercice de cette facultĂ© au crĂ©ancier en lâabsence de texte. La chambre commerciale avait nĂ©anmoins amorcĂ© cette reconnaissance dans un arrĂȘt du 11 fĂ©vrier 2003 en jugeant que lâexception dâinexĂ©cution a pour objet de contraindre lâun des cocontractants Ă exĂ©cuter ses propres obligations ou de prĂ©venir un dommage imminent, tel quâun risque caractĂ©risĂ© dâinexĂ©cution » Cass. com. 11 fĂ©vr. 2003, n°00-11085. Quoi quâil en soit, lâarticle 1220 issue de lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016 va plus loin que la jurisprudence antĂ©rieure, puisquâil introduit la possibilitĂ© pour le crĂ©ancier dâune obligation, avant tout commencement dâexĂ©cution du contrat, de suspendre lâexĂ©cution de sa prestation sâil est dâores et dĂ©jĂ manifeste que le dĂ©biteur ne sâexĂ©cutera pas. Il sâagit dâune facultĂ© de suspension par anticipation de sa prestation par le crĂ©ancier avant toute inexĂ©cution, qui permet de limiter le prĂ©judice rĂ©sultant dâune inexĂ©cution contractuelle, et qui constitue un moyen de pression efficace pour inciter le dĂ©biteur Ă sâexĂ©cuter. Ce mĂ©canisme est toutefois plus encadrĂ© que lâexception dâinexĂ©cution, puisquâoutre lâexigence de gravitĂ© suffisante de lâinexĂ©cution, la dĂ©cision de suspension de la prestation doit ĂȘtre notifiĂ©e dans les meilleurs dĂ©lais Ă lâautre partie. 2. Conditions Outre les conditions propres Ă lâexception dâinexĂ©cution ordinaire que sont les exigences de rĂ©ciprocitĂ© et dâinterdĂ©pendance des obligations, lâarticle 1220 pose trois autres conditions que sont Le caractĂšre manifeste de lâinexĂ©cution Ă venir La gravitĂ© des consĂ©quences attachĂ©es Ă lâinexĂ©cution Ă venir La notification de lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution ==> Sur le caractĂšre manifeste de lâinexĂ©cution Ă venir Pour que le crĂ©ancier soit fondĂ© Ă exercer lâexception dâinexĂ©cution par anticipation, il doit ĂȘtre en mesure de prouver que le risque de dĂ©faillance du dĂ©biteur Ă lâĂ©chĂ©ance est manifeste. Autrement dit, la rĂ©alisation de ce risque doit ĂȘtre prĂ©visible, sinon hautement probable. Afin dâapprĂ©cier le caractĂšre manifeste du risque dâinexĂ©cution, il convient de se reporter Ă la mĂ©thode dâapprĂ©ciation du dommage imminent adoptĂ© par le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s lorsquâil est saisi dâune demande dâadoption dâune mesure conservatoire. En effet, pour solliciter la prescription dâune mesure conservatoire, il convient de justifier lâexistence dâun dommage imminent, ce qui, finalement, nâest pas trĂšs Ă©loignĂ© de la notion de risque manifeste dâinexĂ©cution ». Le dommage imminent sâentend du dommage qui nâest pas encore rĂ©alisĂ©, mais qui se produira sĂ»rement si la situation prĂ©sente doit se perpĂ©tuer. Ainsi, appartient-il au demandeur de dĂ©montrer que, sans lâintervention du Juge, il est un risque dont la probabilitĂ© est certaine quâun dommage irrĂ©versible se produise. En matiĂšre dâexception dâinexĂ©cution par anticipation il est possible de raisonner sensiblement de la mĂȘme maniĂšre si le crĂ©ancier ne rĂ©agit pas, par anticipation, en suspendant lâexĂ©cution de ses obligations, il est un risque de dĂ©faillance de son dĂ©biteur et que, par voie de consĂ©quence, cette dĂ©faillance lui cause prĂ©judice. La probabilitĂ© de cette dĂ©faillance doit ĂȘtre suffisamment forte pour justifier lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution. ==> Sur la gravitĂ© des consĂ©quences attachĂ©es Ă lâexĂ©cution Ă venir Lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution par anticipation est subordonnĂ© Ă lâĂ©tablissement de la gravitĂ© des consĂ©quences susceptibles de rĂ©sulter de lâinexĂ©cution. La formulation de lâarticle 1220 est diffĂ©rente de celle utilisĂ©e par lâarticle 1219 qui vise, non pas la gravitĂ© des consĂ©quences du manquement, mais la gravitĂ© â intrinsĂšque â du manquement. Lâarticle 1220 invite, en dâautres termes, le juge Ă apprĂ©cier les consĂ©quences de lâinexĂ©cution plutĂŽt que ses causes. Par gravitĂ© des consĂ©quences du manquement, il convient dâenvisager le prĂ©judice susceptible dâĂȘtre causĂ© au crĂ©ancier du fait de lâinexĂ©cution. Ce prĂ©judice peut consister soit en une perte, soit en un gain manquĂ©. Ce qui donc peut justifier lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution ce nâest donc pas le risque de non-paiement du prix de la prestation par le dĂ©biteur, mais les rĂ©percussions que ce dĂ©faut de paiement est susceptible dâavoir sur le crĂ©ancier. ==> Sur la notification de lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution Ă la diffĂ©rence de lâarticle 1219 qui, pour lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution ordinaire, nâexige pas que le crĂ©ancier adresse, au prĂ©alable, une mise en demeure au dĂ©biteur, lâarticle 1220 impose lâaccomplissement de cette formalitĂ©, lorsque lâexception dâinexĂ©cution est exercĂ©e par anticipation. Plus prĂ©cisĂ©ment, cette disposition prĂ©voit que la suspension de lâexĂ©cution des obligations du crĂ©ancier doit ĂȘtre notifiĂ©e dans les meilleurs dĂ©lais » au dĂ©biteur. Quid du contenu du courrier de mise en demeure ? Le texte ne le dit pas. On peut en dĂ©duire, que le crĂ©ancier nâa pas lâobligation de motiver sa dĂ©cision, ni dâinformer le dĂ©biteur sur les consĂ©quences de sa dĂ©faillance. Il nâest pas non plus tenu dâobserver des formes particuliĂšres quant aux modalitĂ©s de notification. Il est toutefois conseillĂ©, a minima, dâadresser la mise en demeure au crĂ©ancier par voie de lettre recommandĂ© avec accusĂ© de rĂ©ception. Quant Ă la sanction de lâabsence de mise en demeure du dĂ©biteur prĂ©alablement Ă lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution, lâarticle 1220 du Code civil est Ă©galement silencieux sur ce point. Le plus probable est que cette irrĂ©gularitĂ© soit considĂ©rĂ©e comme entachant lâexercice par anticipation de lâexception dâinexĂ©cution dâune faute et que, par voie de consĂ©quence, cela expose le crĂ©ancier Ă une condamnation au paiement de dommages et intĂ©rĂȘts. III Les effets de lâexception dâinexĂ©cution Lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution a pour effet de suspendre lâexĂ©cution des obligations du crĂ©ancier, tant que le dĂ©biteur nâa pas fourni la prestation Ă laquelle il sâest engagĂ©. Aussi, le contrat nâest nullement anĂ©anti lâexigibilitĂ© des obligations de lâexcipiens est seulement suspendue temporairement, Ă©tant prĂ©cisĂ© que cette suspension est unilatĂ©rale. DĂšs lors que le dĂ©biteur aura rĂ©gularisĂ© sa situation, il incombera au crĂ©ancier de lever la suspension exercĂ©e et dâexĂ©cuter ses obligations. En tout Ă©tat de cause, lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution nâautorise pas le crĂ©ancier Ă rompre le contrat V. en ce sens Cass. com. 1er dĂ©c. 1992, n° 91-10930. Pour sortir de la relation contractuelle, il nâaura dâautre choix que de solliciter la rĂ©solution du contrat, selon lâune des modalitĂ©s Ă©noncĂ©es Ă lâarticle 1224 du Code civil. En lâabsence de rĂ©action du dĂ©biteur, le crĂ©ancier peut Ă©galement saisir le juge aux fins de solliciter lâexĂ©cution forcĂ©e du contrat. Ă lâinverse, dĂšs lors que lâexercice de lâexception dâinexĂ©cution est justifiĂ©, le dĂ©biteur est irrecevable Ă solliciter lâexĂ©cution forcĂ©e du contrat ou sa rĂ©solution. Le crĂ©ancier est par ailleurs Ă lâabri dâune condamnation au paiement de dommages et intĂ©rĂȘts.
conformeaux exigences de lâarticle 901, 4°, du code de procĂ©dure civile et qui nâa Ă©tĂ© ni annulĂ©e ni rĂ©gularisĂ©e. Par cet arrĂȘt, la deuxiĂšme chambre civile de la Cour de cassation dĂ©termine, pour la premiĂšre fois, les conditions de la dĂ©volution de lâappel, telle
La boutique ne fonctionnera pas correctement dans le cas oĂč les cookies sont dĂ©sactivĂ©s. Basculer la navigation 06/2022 - 122e Ă©dition Auteurs Xavier Henry; Pascal Ancel; Nicolas Damas; Estelle Naudin; Alice Tisserand-Martin; Guy Venandet; Pascale Guiomard Livraison possible sous 4h Adoption, filiation, mariage, nom de famille, protection des enfants, successions, sĂ»retĂ©s⊠300 articles modifiĂ©s Plus de 30 000 dĂ©cisions citĂ©es Les + de lâĂ©dition 2023 du Code civil - Ădition 2023 enrichie de plusieurs centaines de nouveaux arrĂȘts- Appendice COVID-19 - Plus de 30 000 dĂ©cisions citĂ©es - Une jurisprudence profondĂ©ment remaniĂ©e, notamment pour intĂ©grer la rĂ©forme des sĂ»retĂ©s- Bonus mise Ă jour mensuelle par lettre dâ code est complĂ©tĂ© dâannotations de jurisprudence indispensables Ă lâapplication des textes, constamment enrichies, avec plus de 30 000 dĂ©cisions citĂ©es. Et toujours, pour la RDO table des renvois des articles portant sur la RDO, renvois systĂ©matiques entre les anciens et nouveaux articles, et Code civil 2023 est Ă jour de - La loi du 21 fĂ©vrier 2022 rĂ©formant l'adoption- La loi du 7 fĂ©vrier 2022 relative Ă la protection des enfants- Lâordonnance du 15 septembre et le dĂ©cret du 29 dĂ©cembre 2021 portant rĂ©forme du droit des sĂ»retĂ©s- Le dĂ©cret du 29 dĂ©cembre 2021 relatif au registre des sĂ»retĂ©s mobiliĂšres et autres opĂ©rations connexes- La loi du 6 dĂ©cembre 2021 visant Ă nommer les enfants nĂ©s sans vie- Lâordonnance ndu 29 septembre 2021 relative Ă la garantie lĂ©gale de conformitĂ© pour les biens, les contenus numĂ©riques et les services numĂ©riques- La loi du 24 aoĂ»t 2021 confortant le respect des principes de la RĂ©publique- La loi du 2 aoĂ»t 2021 relative Ă la bioĂ©thiqueCe code est autorisĂ© par la Commission nationale de lâexamen du CRFPA. Fiche technique EAN9782247214143 Poids1316 Public cibleAvocats, notaires, juridictions, Ă©tudiants, juristes Date de parution30 juin 2022 Marque de l'ouvrageDALLOZ FaçonnageRELIE Nom de la collectionCodes Dalloz Universitaires et Professionnels ThĂ©matiquesBioĂ©thique, Droit civil Largeur128 Hauteur193 Nombre de pages3328 Code civil 2023 annotĂ©. Ădition limitĂ©eVersion papier
Sereporter pour les conditions d'application des dispositions de l'article 509-1 aux dispositions du III de l'article 70 du décret n° 2017-892 du 6 mai 2017 et à l'article 11 du décret n° 2018-1219 du 24 décembre 2018 portant diverses mesures de procédure civile relatives à la reconnaissance transfrontaliÚre des décisions en matiÚre familiale, à la communication électronique et
Brefs propos suite Ă lâarrĂȘt rendu le 2 dĂ©cembre 2021 par la 2Ăšme Chambre civile de la Cour de cassation, pourvoi n° Poursuivant sa construction jurisprudentielle [1], la deuxiĂšme chambre civile de la Cour de cassation a rendu un arrĂȘt le 02 dĂ©cembre 2021, dont on peut prĂ©dire quâil aura des consĂ©quences importantes sur le plan procĂ©dural en raison du rappel des obligations mises Ă la charge des parties devant la cour dâappel lorsque la reprĂ©sentation est obligatoire. Par cet arrĂȘt, la Cour de cassation met en garde les appelants principal ou incident dans le suivi de la procĂ©dure quâils initient devant la cour en leur recommandant dâĂȘtre extrĂȘmement rigoureux et vigilants. Les faits sont assez simples et peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©s de la maniĂšre suivante formant un appel, lâavocat indique dans le fichier annexĂ© Ă sa dĂ©claration rĂ©gularisĂ©e par RPVA que lâintimĂ© est reprĂ©sentĂ© par un autre confrĂšre, ce qui bien sĂ»r ne pouvait pas ĂȘtre le cas. La mention de lâavocat de lâintimĂ© par lâappelant lui-mĂȘme est nĂ©anmoins reproduite dans le RPVA par le greffe par erreur, ce qui lui sera fatal. Ainsi, lors de la remise de ses conclusions au greffe dans le dĂ©lai lĂ©gal trois mois en procĂ©dure ordinaire article 908 du CPC / un mois lorsque lâaffaire est fixĂ©e Ă bref dĂ©lai article 905-2 du CPC, les conclusions sont automatiquement adressĂ©es Ă lâavocat enregistrĂ© » de lâintimĂ©. Sâestimant ainsi parfaitement Ă lâabri dâune Ă©ventuelle difficultĂ© procĂ©durale, lâappelant ne dĂ©livre pas ses Ă©critures Ă lâintimĂ© par voie dâhuissier, conformĂ©ment Ă ce quâil aurait dĂ» faire en vertu des dispositions de lâarticle 911 du Code de procĂ©dure civile en lâabsence dâun acte de constitution » de lâintimĂ©. La caducitĂ© prononcĂ©e de la dĂ©claration dâappel Ă©tait inĂ©vitable. LâintĂ©rĂȘt de cet arrĂȘt rĂ©side surtout dans le fait que la Cour de cassation statue, pour la premiĂšre fois nous semble-t-il, aussi distinctement sur lâacte de constitution dâun intimĂ©, le dĂ©finissant ainsi comme est un acte de procĂ©dure autonome qui doit faire lâobjet dâune notification entre avocats en vertu de lâarticle 960 du Code de procĂ©dure civile. A lâĂ©vidence, cet arrĂȘt est dâimportance et va conduire les plaideurs, appelants comme intimĂ©s, Ă ĂȘtre extrĂȘmement prĂ©cis dans la gestion de leur dossier en appel, au risque de se voir sanctionnĂ©s sĂ©vĂšrement. Cet arrĂȘt est lâoccasion de revenir sur lâautonomie dâun acte de constitution I, dont lâopposabilitĂ© rĂ©sulte de la notification qui est faite entre avocats II. I- La constitution, un acte de procĂ©dure autonome. Avec la mise en place du RPVA devant les juridictions françaises, la pratique a dĂ©veloppĂ© le seul enregistrement » dâun avocat, lorsque celui-ci manifeste son intention dâintervenir aux cĂŽtĂ©s dâune partie, notamment en dĂ©fense. Mais est-ce suffisant pour considĂ©rer que lâavocat est valablement constituĂ© ? Rappelons, tout dâabord les textes rĂ©gissant lâacte de constitution devant les juridictions de lâordre judiciaire A, qui ont font un acte de procĂ©dure particulier Ă la charge des parties B. A- Lâacte de constitution. La constitution, en tant quâacte juridique autonome, nâest abordĂ©e dans le Code de procĂ©dure civile quâĂ lâoccasion des procĂ©dures avec reprĂ©sentation obligatoire tant devant le tribunal judiciaire 1 que devant la cour dâappel [2]. En effet, devant le tribunal de commerce et la Cour de cassation, le code prĂ©cise simplement que les parties sont tenues, sauf dispositions contraires, de constituer avocat [3], sans renvoyer expressĂ©ment Ă la rĂ©gularisation dâun acte de constitution. 1. Lâacte de constitution devant le tribunal judiciaire. ErigĂ© en principe, les parties sont, sauf dispositions contraires, tenues de constituer avocat devant le tribunal judiciaire » [4], le dĂ©fendeur Ă©tant tenu en outre de constituer avocat dans le dĂ©lai de quinze jours de la dĂ©livrance de lâassignation [5]. Par ailleurs, il rĂ©sulte de lâarticle 764 du Code de procĂ©dure civile que dĂšs quâil est constituĂ©, lâavocat du dĂ©fendeur informe celui du demandeur et adresse une copie de son acte de constitution au greffe ». Ainsi, le Code de procĂ©dure aborde la constitution du dĂ©fendeur comme un acte de procĂ©dure Ă part entiĂšre qui doit ĂȘtre remis au greffe et dont lâinformation est dĂ©noncĂ©e au demandeur. 2. Devant la cour dâappel. Le mĂȘme mĂ©canisme est repris devant la cour lorsque la reprĂ©sentation des parties est obligatoire, les parties Ă©tant tenues de constituer avocat [6]. Lâarticle 903 du Code de procĂ©dure civile prĂ©cise que dĂšs quâil est constituĂ©, lâavocat de lâintimĂ© en informe celui de lâappelant et remet une copie de son acte de constitution au greffe » et lâarticle 921 du CPC rappelle que lâintimĂ© est tenu de constituer avocat avant la date dâaudience lorsque la procĂ©dure devant la cour est suivie Ă jour fixe. LĂ encore, lâacte de constitution est donc clairement identifiĂ© de maniĂšre autonome. Rappelons ici que seules les modalitĂ©s de remises des actes de constitution au greffe de la cour ont Ă©voluĂ© depuis le dĂ©cret n° 2009-1524 du 09 dĂ©cembre 2009 au fil du temps. En effet, avant la fusion des avouĂ©s avec la profession dâavocat, câest lâavouĂ© de lâappelant qui, se voyant signifier un acte de constitution dâintimĂ©, remettait une copie de celui-ci au greffe en vue de son enregistrement dans le dossier de la cour et dĂ©nonçait celui-ci Ă tous les avouĂ©s prĂ©sents dans la cause en vertu du principe du contradictoire. Chacun avait donc une parfaite connaissance de lâĂ©volution procĂ©durale du litige devant la cour et de lâarrivĂ©e de nouveaux confrĂšres intervenants aux cĂŽtĂ©s des parties au litige. B- La constitution, un acte de procĂ©dure Ă la charge des parties. Dans la mesure oĂč la constitution est dĂ©finie comme un acte de procĂ©dure, il est Ă©vident que celui-ci ne peut ĂȘtre mis quâĂ la charge des parties et non du greffe. En effet, sâil appartient bien au greffe de procĂ©der Ă lâenregistrement des actes de procĂ©dure au fur et Ă mesure que ceux-ci lui parviennent, il faut se garder de penser que lâarrivĂ©e de la communication Ă©lectronique devant nos juridictions a exonĂ©rĂ© les parties des charges procĂ©durales qui leur incombent [7]. Le RPVA nâa Ă©tĂ© conçu que comme un simple moyen technique facilitant la vie des acteurs de justice magistrats-greffes-avocats dans la transmission des actes et courriers, Ă©vitant en outre de recourir aux huissiers audienciers lors de la signification des actes. Ainsi, le simple fait de sâenregistrer dans le dossier RPVA de la cour ne peut ĂȘtre suffisant au regard des rĂšgles ci-dessus rappelĂ©es rĂ©gissant lâacte de constitution. Tout praticien sait, lorsquâil est appelant, quâil reçoit un simple message Ă©lectronique lâinformant de lâintervention dâun avocat intimĂ©, sur lequel apparaĂźt, outre lâidentification de la partie pour laquelle il intervient, sa simple adresse Ă©lectronique ». Au vu de cette seule mention, il est techniquement impossible de sâassurer de lâidentitĂ© exacte de lâavocat qui manifeste ainsi son intervention dans le dossier. Outre le fait quâil nâexiste pas un annuaire national de toutes les adresses RPVA des avocats rappelons que nous sommes plus de avocats sur le territoire national selon les derniers chiffres publiĂ©s par le CNB [8], il faudrait considĂ©rer quâil appartiendrait Ă lâavocat de lâappelant de faire des recherches, parfois longues et difficiles, pour retrouver lâidentitĂ© et les coordonnĂ©es prĂ©cises de son contradicteur alors quâil paraĂźt plus normal et plus simple que ce soit lâavocat de lâintimĂ© qui dĂ©livre automatiquement ces informations Ă lâavocat de lâappelant. Or, il est capital dâĂȘtre informĂ© de lâidentitĂ© de son contradicteur et de connaĂźtre toutes ses coordonnĂ©es au regard des rĂšgles dĂ©ontologiques de confidentialitĂ© et au respect du principe du contradictoire. Cela est dâautant plus important que la constitution emporte Ă©lection de domicile [9]. Comment faire pour transmettre un chĂšque en rĂšglement de lâexĂ©cution provisoire dont est assorti un jugement si on ne connaĂźt pas lâadresse de son contradicteur ? Comment communiquer dans un dossier des piĂšces qui ne peuvent lâĂȘtre de façon dĂ©matĂ©rialisĂ©e par ex. en matiĂšre de propriĂ©tĂ© intellectuelle ? Les mentions relatives Ă lâidentitĂ© et aux coordonnĂ©es des avocats Ă lâoccasion dâun acte de constitution sont dâailleurs pleinement reprises dans le rĂšglement intĂ©rieur du Barreau de Paris, RIBP en son article qui prĂ©voit que lâavocat doit faire figurer ses nom, prĂ©nom, qualitĂ©s et adresse dans tout acte extra-judiciaire ou de procĂ©dure, accompagnĂ© le cas Ă©chĂ©ant de la raison ou de la dĂ©nomination sociale de la structure dâexercice Ă laquelle il appartient ». La constitution est ici pleinement affirmĂ©e comme un acte autonome de procĂ©dure qui doit conduire les avocats Ă ĂȘtre extrĂȘmement prudents en raison de la responsabilitĂ© qui en dĂ©coule et qui ne peut ĂȘtre mise Ă la charge du greffe. II- LâopposabilitĂ© de la constitution, source de responsabilitĂ© pour lâavocat. Le second enseignement de lâarrĂȘt rendu le 02 dĂ©cembre 2021 par la cour de cassation rĂ©side dans le fait que pour pouvoir produire un effet lâacte de constitution doit faire lâobjet dâune notification entre avocats A. A dĂ©faut, la seule responsabilitĂ© de lâavocat pourra ĂȘtre encourue B. A- La notification de lâacte de constitution entre avocats par RPVA. Par le dĂ©cret n° 2009-1524 du 9 dĂ©cembre 2009, le lĂ©gislateur a entendu commencer son Ćuvre de simplification des procĂ©dures judiciaires en instaurant la communication dĂ©matĂ©rialisĂ©e des actes de procĂ©dure et des courriers. Dâabord prĂ©vue pour les appels formĂ©s Ă compter du 1er janvier 2011, la communication Ă©lectronique via le RPVA sâest progressivement Ă©tendue tant Ă la procĂ©dure de premiĂšre instance que devant la Cour de cassation. PrĂ©vue aux articles 748-1 et suivants du CPC, la communication Ă©lectronique a rĂ©volutionnĂ© le quotidien des praticiens en procĂ©dure civile, leur Ă©vitant non seulement des frais importants de photocopies et dâhuissiers audienciers mais encore des dĂ©placements rĂ©guliers au siĂšge des juridictions pour remettre au greffe et notifier les actes de procĂ©dure et autres courriers nĂ©cessaires Ă lâinstruction des dossiers. Le second avantage de cette simplification de la communication Ă©lectronique entre le greffe et les avocats a par ailleurs rĂ©sidĂ© dans lâexactitude de la date, ce qui permet de faire face Ă lâĂ©ventuelle mauvaise foi cela arrive parfois des plaideurs qui affirment avoir rĂ©gularisĂ© un acte quand ce nâest manifestement pas le cas ou lorsquâune partie rĂ©gularise des conclusions au fond quelques minutes avant de rĂ©gulariser une exception de procĂ©dure par voie de conclusions dâincident, laquelle devra ĂȘtre dĂ©clarĂ©e irrecevable [10]. Devant la cour dâappel, lorsque la reprĂ©sentation est obligatoire, tous les actes de procĂ©dure doivent ĂȘtre remis Ă la juridiction par la voie Ă©lectronique, Ă peine dâirrecevabilitĂ© [11] et ce nâest quâen cas de cause Ă©trangĂšre Ă celui qui lâaccomplit, que les actes peuvent ĂȘtre Ă©tablis et remis ou adressĂ©s par LRAR au greffe sur support papier. Par voie de consĂ©quence, contrairement Ă lâavocat de lâappelant qui ne peut joindre une annexe Ă sa dĂ©claration dâappel quâen cas de dĂ©passement des 4 080 caractĂšres permis par le RPVA, celui de lâintimĂ© qui veut se constituer en appel, se doit de joindre Ă son message un acte de constitution en fichier PDF reprenant, outre lâensemble des mentions obligatoires relatives Ă son mandant [12], celles relatives Ă son identitĂ© et Ă ses coordonnĂ©es, en prenant garde que celui-ci soit remis au greffe et notifiĂ© Ă lâavocat de lâappelant. B- La seule responsabilitĂ© de lâavocat. Rappelons ici que les parties conduisent lâinstance sous les charges procĂ©durales qui leur incombent, lesquelles doivent ĂȘtre formĂ©es dans les formes et les dĂ©lais requis [13]. Dans lâarrĂȘt commentĂ©, la Cour de cassation rappelle quâen vertu de lâarticle 960 du CPC, la constitution de lâintimĂ© ou par toute personne qui devient partie Ă lâinstance doit ĂȘtre dĂ©noncĂ©e aux autres parties par notification entre avocats, telle que celle-ci est dĂ©finie aux articles 671 Ă 674 du CPC. Dans la mesure oĂč seul lâavocat peut ĂȘtre tenu pour responsable des actes quâil rĂ©alise, il est Ă©vident que lâacte de constitution nâa pas Ă ĂȘtre dĂ©noncĂ© par le greffe, lâarticle 960 du CPC prĂ©cisant bien que cette dĂ©nonciation doit ĂȘtre par notification entre avocats ». Ainsi, il ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© que lâenvoi dâun bulletin de procĂ©dure par le greffe aux parties qui ferait mention du nom des avocats prĂ©sents dans la cause, vaudrait notification de lâacte de constitution des intimĂ©s qui ne peut Ă©maner que des parties elles-mĂȘmes. Outre les Ă©ventuelles erreurs dâenregistrement possibles par le greffe, que nous avons dĂ©jĂ pu observer, il nâest pas rare que plusieurs noms dâavocats apparaissent pour la mĂȘme partie dans les bulletins de procĂ©dure, le greffe inscrivant parfois le nom de lâavocat constituĂ© » et le nom de lâavocat plaidant ». Compte tenu des sanctions drastiques imposĂ©es par le Code de procĂ©dure civile, il est donc recommandĂ© aux praticiens une extrĂȘme vigilance pour ĂȘtre sĂ»r de notifier ses actes au bon confrĂšre prĂ©sent dans la mĂȘme instance, lequel lui aura prĂ©alablement notifiĂ© son acte de constitution, puisquâĂ dĂ©faut il conviendra de dĂ©noncer ses conclusions aux parties non constituĂ©es par voie dâhuissier » [14]. Si cette vigilance est assez simple dans un rapport Ă deux parties au litige, la difficultĂ© sâaccroit en cas de pluralitĂ© de parties ou en cas de pluralitĂ© de dĂ©clarations dâappel jointes ou non lorsque les intimĂ©s se constituent sur certains appels seulement et non sur les autres. En effet, il nâest pas rare quâen se constituant, les intimĂ©s se contentent de dĂ©noncer leur constitution au seul avocat de lâappelant puisque seul ce dernier apparaĂźt automatiquement dans le RPVA au moment de lâenregistrement son intervention Ă lâexclusion des autres avocats dĂ©jĂ prĂ©sents dans la cause et omettent de notifier leur acte de constitution aux autres confrĂšres. Il est donc important, une fois enregistrĂ©s par le greffe et connaissance prise du dossier RPVA, que les avocats qui se constituent dĂ©noncent leur acte de constitution Ă lâensemble des avocats prĂ©sents dans le dossier. A cet Ă©gard, il nâest pas vain de rappeler que contrairement Ă une idĂ©e reçue, aucun texte du Code de procĂ©dure civile nâindique que les conclusions valent constitution. En lâespĂšce, la solution retenue par Cour de cassation ne peut ĂȘtre quâapprouvĂ©e dans la mesure oĂč la Cour de cassation ne fait quâappliquer une rĂšgle simple en apparence, mais complexe dans la pratique. La sĂ©curitĂ© juridique des dĂ©bats est Ă ce prix ! Arnaud Guyonnet, avocat spĂ©cialiste en procĂ©dure dâappel Barreau de Paris. Recommandez-vous cet article ? Donnez une note de 1 Ă 5 Ă cet article Lâavez-vous apprĂ©ciĂ© ? Notes de l'article [1] Civ. 2Ăš, 5 sept. 2019, ; Civ. 2Ăš, 27 fĂ©v. 2020, n° ; Civ. 2Ăš, 4 juin 2020, n° [2] Selon nous le dĂ©cret n° 2022-245 du 25 fĂ©vrier 2022 nâa en rien permis de recourir Ă lâannexe en dehors de lâimpossibilitĂ© technique issue du dĂ©passement 4080 caractĂšres permis par le RPVA, la locution le cas Ă©chĂ©ant » renvoyant expressĂ©ment Ă un Ă©tat de nĂ©cessitĂ©. [3] 853 du CPC pour le tribunal de commerce ; 973 pour la Cour de cassation. [4] Article 760 du CPC. [5] Article 763. [6] Article 899 du CPC. [7] Article 2 du CPC. [9] 760 du CPC devant le Tribunal - 899 alinĂ©a 2 devant la cour. [10] Article 74 du CPC. [11] Article 930-1 du CPC. [12] Article 960. [13] Article 2 du CPC. [14] 911 du CPC.
Article688-6 du Code de procédure civile : consulter gratuitement tous les Articles du Code de procédure civile . Le Code de procédure civile regroupe les lois relatives au droit de procédure civile français. Gratuit : Retrouvez l'intégralité du Code de procédure civile ci-dessous : Article 688-6. Entrée en vigueur 2017-09-01. L'acte est notifié dans la langue de l'Etat d'origine
Article 70 Les demandes reconventionnelles ou additionnelles ne sont recevables que si elles se rattachent aux prĂ©tentions originaires par un lien suffisant. Toutefois, la demande en compensation est recevable mĂȘme en l'absence d'un tel lien, sauf au juge Ă la disjoindre si elle risque de retarder Ă l'excĂšs le jugement sur le tout. Article prĂ©cĂ©dent Article 69 Article suivant Article 71 DerniĂšre mise Ă jour 4/02/2012
Dufait de la modification les dispositions de l'article 700 du Code de Procédure Civile par le décret n°2013-1280 du 29 décembre 2013 relatif à l'Aide Juridique, l'Avocat dont le client est bénéficiaire de l'Aide Juridictionnelle totale ou partielle peut désormais solliciter, aux lieu et place du rÚglement de l'indemnité d'Aide Juridictionnelle, une somme au titre de ses
La procĂ©dure Civile se trouve modifiĂ©e en profondeur. Câest un nouveau logiciel ! La complexitĂ© est partout. Afin de faciliter lâappropriation de cette rĂ©forme, il est proposĂ© ici de synthĂ©tiser les principales modifications apportĂ©es par le texte concernant la reprĂ©sentation obligatoire devant le Tribunal judiciaire afin dâaider les professionnels Ă prĂ©parer leur mise en Ćuvre. Dans quels cas lâEtat, les dĂ©partements, les rĂ©gions, les communes, et les Ă©tablissements publics peuvent se faire reprĂ©senter ou assister par un fonctionnaire ou un agent de leur administration ? LâArticle 5 de la loi n° 2019-222 de programmation 2018-2022 et de rĂ©forme pour la justice prĂ©voit que sous rĂ©serve des dispositions particuliĂšres, lâEtat, les rĂ©gions, les dĂ©partements, les communes et les Ă©tablissements publics peuvent se faire reprĂ©senter ou assister par un fonctionnaire ou un agent de leur administration ». En application de cette disposition, lâadministration bĂ©nĂ©ficie dâune dispense particuliĂšre puisque, mĂȘme dans les matiĂšres oĂč la reprĂ©sentation par avocat est en principe obligatoire, elle peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e par un fonctionnaire ou un agent. Direction des affaires civiles et du sceau - FĂ©vrier 2020. Comment dĂ©termine-t-on la reprĂ©sentation des parties dans le cadre de la procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e au fond de lâArticle 481-1 du Code de procĂ©dure civile ? La rĂšgle applicable au mode de reprĂ©sentation, dans la procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e au fond, est celle qui serait applicable si la demande Ă©tait prĂ©sentĂ©e au fond elle est donc dĂ©terminĂ©e selon la matiĂšre et/ou le montant du litige [1]. Ainsi, lorsque la reprĂ©sentation obligatoire sâapplique Ă raison de la matiĂšre ou du montant du litige, elle sâapplique Ă©galement en procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e au fond. Les requĂȘtes en injonction de payer dâun montant supĂ©rieur Ă euros ou relevant dâune matiĂšre de la compĂ©tence exclusive du tribunal judiciaire sont-elles concernĂ©es par la reprĂ©sentation obligatoire ? LâArticle 1407 du Code de procĂ©dure civile prĂ©voit que la requĂȘte en injonction de payer peut ĂȘtre prĂ©sentĂ©e par tout mandataire » et ce, quelle que soit la matiĂšre ou le montant de la demande. Cette rĂ©daction Ă droit constant nâa pas changĂ© avec la rĂ©forme de la procĂ©dure civile. La question de la reprĂ©sentation obligatoire ne se pose donc quâau stade de lâopposition. Les procĂ©dures de dĂ©laissement et de retrait total ou partiel de lâautoritĂ© parentale sont dĂ©sormais soumises Ă reprĂ©sentation obligatoire par avocat. Pour autant, elles demeurent des procĂ©dures orales. Comment concilier cette disposition prĂ©vue Ă lâArticle 1203 du Code de procĂ©dure civile avec les dispositions des Articles 1204 et surtout 1208 du Code de procĂ©dure civile ? Dans un litige en matiĂšre familiale, lorsque la reprĂ©sentation est obligatoire, le parent dĂ©fendeur ne peut formuler des demandes et des moyens Ă leur soutien que sâil a constituĂ© avocat pour le reprĂ©senter. A dĂ©faut, le juge peut toujours lâentendre, dâoffice, dans le cadre dâune audition [2]. LâArticle 761 3° du Code de procĂ©dure civile fait rĂ©fĂ©rence aux matiĂšres relevant de la compĂ©tence exclusive du tribunal judiciaire. Or, lâArticle R 211-3-26 du COJ dispose que le tribunal judiciaire a compĂ©tence exclusive dans les matiĂšres dĂ©terminĂ©es par la loi et les rĂšglements mais les actions en dommages corporels nây figurent pas. Est-ce une compĂ©tence exclusive ? LâArticle L211-4 du Code de lâorganisation judiciaire prĂ©cise que le tribunal judiciaire a compĂ©tence exclusive dans les matiĂšres dĂ©terminĂ©es par les lois et rĂšglements. LâArticle L211-4-1 du COJ prĂ©cise que le tribunal judiciaire connaĂźt des actions en rĂ©paration dâun dommage corporel. En effet, la liste des matiĂšres figurant Ă lâArticle R211-3-26 du COJ [3] nâest pas limitative le tribunal judiciaire a compĂ©tence exclusive dans les matiĂšres dĂ©terminĂ©es par les lois et rĂšglements, au nombre desquelles figurent les matiĂšres suivantes [âŠ] ». Direction des affaires civiles et du sceau - FĂ©vrier 2020. LâArticle R211-3-26 du COJ, dans sa rĂ©daction issue du dĂ©cret du 30 aoĂ»t 2019, met au nombre des compĂ©tences exclusives du tribunal judiciaire les procĂ©dures de sauvegarde, redressement et liquidation judiciaires. La constitution dâavocat dans ces procĂ©dures est-elle obligatoire par application du 2Ăšme alinĂ©a de lâArticle 761 [4] ? LâArticle 853 du CPC prĂ©voit que, pour les procĂ©dures instituĂ©es par le livre VI du Code de commerce [5], les parties sont dispensĂ©es de lâobligation de constituer avocat. Cette dispense est applicable non seulement devant le Tribunal de commerce, mais aussi, en application de lâArticle R662-2 du Code de commerce, devant le tribunal judiciaire saisi dâune procĂ©dure collective. Ces dispositions spĂ©ciales, propres aux procĂ©dures du livre VI du Code de commerce, dĂ©rogent aux dispositions gĂ©nĂ©rales de lâArticle 761 du CPC. LâArticle 760 du Code de procĂ©dure civile dispose que les parties sont, sauf disposition contraire, tenues de constituer avocat devant le tribunal judiciaire et lâArticle 761 du CPC prĂ©voit une dispense de constitution dâavocat dans certains cas, et notamment lorsque la demande a pour objet une demande indĂ©terminĂ©e ayant pour origine lâexĂ©cution dâune obligation dont le montant dâexcĂšde pas euros. Quid des demandes dâexpertise prĂ©sentĂ©es en rĂ©fĂ©rĂ© sur le fondement de lâArticle 145 du CPC ? Il nâest pas toujours possible de rattacher ces demandes Ă une obligation chiffrĂ©e Ă ce stade, notamment en matiĂšre extracontractuelle [6]. Quid Ă©galement des demandes purement indĂ©terminĂ©es comme les demandes de communication de piĂšces sous astreinte ? LâArticle 761 du Code de procĂ©dure civile, relatif Ă la reprĂ©sentation des parties devant le tribunal judiciaire, ne distingue pas selon que la procĂ©dure est au fond ou en rĂ©fĂ©rĂ©. DĂšs lors, si la demande ne peut ĂȘtre rattachĂ©e Ă une obligation chiffrĂ©e mais quâelle se rapporte Ă une matiĂšre dispensĂ©e de la reprĂ©sentation par avocat [7], les parties ne seront pas soumises Ă lâobligation de constituer avocat. Dans le cas contraire, la reprĂ©sentation par avocat est obligatoire. Comment sâapprĂ©cie le montant de la demande ? Comment faut-il procĂ©der en prĂ©sence dâune demande reconventionnelle ou dâune demande incidente de maniĂšre gĂ©nĂ©rale ? Il faut appliquer les rĂšgles des Articles 35 et suivants du Code de procĂ©dure civile. Sâagissant de la demande reconventionnelle, cette question est traitĂ©e par lâArticle 37 du Code de procĂ©dure civile. Le juge saisi dâune demande principale entrant dans le cadre de la dispense de reprĂ©sentation obligatoire, connaĂźt de la demande reconventionnelle qui elle-mĂȘme rĂ©pond Ă ces critĂšres [8] et ce, mĂȘme si, rĂ©unie aux prĂ©tentions principales, elle excĂ©derait ce montant. Sâagissant de la demande incidente [9], Direction des affaires civiles et du sceau - FĂ©vrier 2020. LâArticle 761 expose son sort lorsquâune demande incidente a pour effet de rendre applicable la procĂ©dure Ă©crite ou de rendre obligatoire la reprĂ©sentation obligatoire par avocat, le juge peut, dâoffice ou si une partie en fait Ă©tat, renvoyer lâaffaire Ă une prochaine audience tenue conformĂ©ment Ă la procĂ©dure applicable et invite les parties Ă constituer avocat ». Lâextension de la reprĂ©sentation obligatoire par avocat Ă certaines procĂ©dures de rĂ©fĂ©rĂ© est-elle applicable aux affaires en cours au 1er janvier 2020 ? Non lâextension de la reprĂ©sentation obligatoire nâest applicable quâaux instances introduites aprĂšs le 1er janvier 2020. En effet, les Articles 760 et 761 du Code de procĂ©dure civile, dans leur rĂ©daction issue du dĂ©cret n° 2019-1333 rĂ©formant la procĂ©dure civile, constituent une mesure dâapplication rĂ©glementaire de lâArticle 5 de la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de rĂ©forme pour la justice. Or, la loi du 23 mars 2019 prĂ©voit en son Article 109 que les dispositions relatives Ă lâextension de la reprĂ©sentation obligatoire sâappliquent aux instances introduites Ă compter du 1er janvier 2020. Par suite, sâagissant des Articles 760 et 761 du CPC, le dĂ©cret du 11 dĂ©cembre 2019 ne peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme leur confĂ©rant une autre date dâentrĂ©e en vigueur que celle dĂ©finie par la loi. Par suite, les dispositions relatives Ă la reprĂ©sentation obligatoire dĂ©finies aux Articles 760 et 761 du CPC sâappliquent aux instances introduites Ă compter du 1er janvier 2020. Est-ce que les rĂšgles de la postulation sâappliquent ? Les rĂšgles de la postulation issues des Articles 4 et 5 de la loi n° 71-1130 du 31 dĂ©cembre 1971 nâont pas Ă©tĂ© modifiĂ©es de sorte quâelles ont en principe vocation Ă sâappliquer aux matiĂšres qui se sont vues Ă©tendre la reprĂ©sentation obligatoire par avocat. Toutefois, dans un avis rendu le 5 mai 2017, la Cour de cassation a jugĂ© quâil rĂ©sultait des Articles L1453-4 du Code du travail et 5 et 5-1 de la loi n° 71-1130 du 31 dĂ©cembre 1971 que les rĂšgles de la postulation ne sâappliquaient pas devant la cour dâappel en matiĂšre prudâhomale car ces dispositions, dâune part, instaurent une procĂ©dure spĂ©cifique de reprĂ©sentation obligatoire propre Ă la matiĂšre prudâhomale, permettant aux parties dâĂȘtre reprĂ©sentĂ©es non seulement par un avocat mais aussi par un dĂ©fenseur syndical, et, dâautre part, Ă©largissent le champ territorial de la postulation des avocats Ă lâeffet, dans un objectif dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, de simplifier et de rendre moins onĂ©reux lâaccĂšs au service public de la justice ». [10] Lorsque les parties sont soumises Ă lâobligation dâĂȘtre reprĂ©sentĂ©es sans ĂȘtre tenues dâĂȘtre reprĂ©sentĂ©es par un avocat, la Cour de cassation juge donc que les rĂšgles de la postulation ne sâappliquent pas. Devant le JEX, deux procĂ©dures doivent ĂȘtre distinguĂ©es la procĂ©dure ordinaire les parties doivent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es par un avocat lorsque la demande a pour origine une crĂ©ance ou tend au paiement dâune somme supĂ©rieure Ă euros [11] ; Direction des affaires civiles et du sceau - FĂ©vrier 2020. les ordonnances sur requĂȘte les parties doivent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es par un avocat ou par un huissier de justice lorsque la demande a pour origine une crĂ©ance ou tend au paiement dâune somme supĂ©rieure Ă euros [12]. Ainsi, lorsque le JEX est saisi sur requĂȘte dâune demande qui a pour origine une crĂ©ance ou tend au paiement dâune somme supĂ©rieure Ă euros, le requĂ©rant doit ĂȘtre reprĂ©sentĂ©, mais son reprĂ©sentant nâest pas nĂ©cessairement un avocat. En consĂ©quence, et sous rĂ©serve de lâapprĂ©ciation souveraine des juridictions, les rĂšgles de la postulation ne sâappliquent pas lorsque le JEX est saisi sur requĂȘte dâune demande qui a pour origine une crĂ©ance ou tend au paiement dâune somme supĂ©rieure Ă euros dans la mesure oĂč le requĂ©rant doit ĂȘtre reprĂ©sentĂ© mais oĂč son reprĂ©sentant nâest pas nĂ©cessairement un avocat ; sâappliquent dans tous les autres cas. Est-ce que le dĂ©lai de 15 jours pour constituer avocat sâapplique Ă la procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ© ? LâArticle 763 du Code de procĂ©dure civile dans sa rĂ©daction issue du dĂ©cret n° 2019-1333 du 11 dĂ©cembre 2019 rĂ©formant la procĂ©dure civile, dispose Lorsque la reprĂ©sentation par avocat est obligatoire, le dĂ©fendeur est tenu de constituer avocat dans le dĂ©lai de quinze jours Ă compter de lâassignation ». Cette disposition figure dans le chapitre II du sous-titre Ier du titre I du livre II qui concerne les dispositions communes applicables au tribunal judiciaire. Elle a donc vocation Ă trouver application Ă la procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ© ainsi quâĂ la procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e au fond. Le dĂ©lai de 15 jours court Ă compter de lâassignation. Il est instituĂ© pour garantir le respect des droits de la dĂ©fense. Il interdit donc que lâaudience se tienne avant lâexpiration de ce dĂ©lai. En revanche, si lâaudience est fixĂ©e au-delĂ du dĂ©lai de 15 jours, la constitution dâavocat aprĂšs le 15Ăšme jour nâentraĂźne aucune consĂ©quence. Ce dĂ©lai peut cependant ĂȘtre Ă©cartĂ© en application de lâArticle 755 du Code de procĂ©dure civile en effet, cet Article 755 du Code de procĂ©dure civile dispose quâen cas dâurgence, les dĂ©lais de comparution et de remise de lâassignation peuvent ĂȘtre rĂ©duits par autorisation du juge. Ils peuvent ĂȘtre Ă©galement rĂ©duits en application de la loi ou du rĂšglement. Dans les procĂ©dures avec reprĂ©sentation obligatoire, le dĂ©lai de constitution de lâavocat du dĂ©fendeur est assimilable Ă un dĂ©lai de comparution que le juge peut rĂ©duire en application de lâArticle 755 du Code de procĂ©dure civile. Cela nĂ©cessite toutefois lâintervention du juge au cas par cas. Les rĂ©fĂ©rĂ©s demeurent-t-ils une procĂ©dure orale, mĂȘme en cas de reprĂ©sentation obligatoire par avocat ? Oui. La procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ© se situe dans le chapitre II du sous-titre III intitulĂ© la procĂ©dure orale ». Il sâagit donc toujours dâune procĂ©dure orale, au mĂȘme titre que la procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e au fond. Cela signifie que les avocats peuvent toujours, comme avant, ne pas prendre de conclusion et exposer oralement leurs demandes et moyens. Direction des affaires civiles et du sceau - FĂ©vrier 2020. En matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ©s, la remise de lâassignation est-elle encadrĂ©e par des dĂ©lais particuliers ? Oui lâArticle 754 du Code de procĂ©dure civile sâapplique. Lorsque la date dâaudience est fixĂ©e moins de deux mois aprĂšs la communication de la date par la juridiction selon les modalitĂ©s prĂ©vues Ă lâArticle 748-1 ou quâelle est communiquĂ©e par la juridiction selon dâautres modalitĂ©s que celles prĂ©vues Ă cet article, la copie de lâassignation doit ĂȘtre remise au plus tard 15 jours avant la date de lâaudience. Cependant, en cas dâurgence, les dĂ©lais de comparution ou de remise de lâassignation peuvent ĂȘtre rĂ©duits par autorisation du juge. Devant les juridictions pour lesquelles la procĂ©dure est orale et oĂč la reprĂ©sentation obligatoire par avocat est Ă©tendue [13], dans quel dĂ©lai faut-il constituer lorsquâaucun texte nâest prĂ©vu ? Sâil nây a pas de dĂ©lai pour constituer. Le dĂ©fendeur peut donc constituer jusquâĂ la date de lâaudience. En matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ© expertise, si le dĂ©fendeur ne vient pas Ă lâaudience et/ou ne constitue pas avocat Ă lâaudience, peut-il assister aux opĂ©rations dâexpertise sans avocat ? En application des Articles 160 et suivants du Code de procĂ©dure civile, le dĂ©fendeur qui nâaurait pas comparu ou nâaurait pas Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ© Ă lâaudience de rĂ©fĂ©rĂ© ayant abouti Ă la dĂ©signation dâun expert, peut assister aux opĂ©rations dâexpertise personnellement, sans ĂȘtre assistĂ© ou reprĂ©sentĂ© par un avocat. Il a en revanche besoin de constituer avocat si, Ă la suite du rapport dâexpertise, lâaffaire est portĂ©e devant le juge dans le cadre dâune procĂ©dure avec reprĂ©sentation obligatoire. Recommandez-vous cet article ? Donnez une note de 1 Ă 5 Ă cet article Lâavez-vous apprĂ©ciĂ© ? Notes de l'article [1] Articles 760 et 761 pour le TJ et 874 pour le tribunal de commerce. [2] Article 20 du Code de procĂ©dure civile. [3] De nature rĂ©glementaire. [4] Comme dans toutes les compĂ©tences exclusives du TJ. [5] Sauvegarde, redressement et liquidation judiciaires. [6] Exemples demande dâexpertise acoustique motivĂ©e par un prĂ©tendu trouble anormal de voisinage, demande dâexpertise mĂ©dicale destinĂ©e Ă Ă©valuer un prĂ©judice corporel suite Ă un accident de la circulation. [7] Câest notamment le cas des matiĂšres relatives au socle de lâinstance visĂ©es Ă lâannexe IV-II du COJ ou de la compĂ©tence du JCP. [8] Demande infĂ©rieure Ă euros. [9] Demande reconventionnelle, additionnelle ou en intervention [10] Avis de la Cour de cassation, 5 mai 2017, n° Bull. 2017, Avis, n° 5. [11] Articles L. 121-4 et R. 121-6 du CPCE. [12] Articles L121-4, L122-2 et R121-23 du CPCE. [13] Le tribunal de commerce par exemple.
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L article 1123 du nouveau code de procĂ©dure civile prĂ©cise les formes que doit prendre l' acceptation du principe de la rupture du mariage par les Ă©poux sans considĂ©ration des faits Ă l' origine de celle-ci. Trois cas doivent ĂȘtre distinguĂ©s. . Acceptation des Ă©poux formalisĂ©e lors de l' audience de conciliation
LâAdministrateur ad hoc ? Lâadministrateur ad hoc est un acteur de la Justice, indispensable Ă son bon fonctionnement. Pour autant, ses fonctions demeurent un mĂ©andre, inconnues pour bon nombre dâuniversitaires et de praticiens du droit. Pire encore, le lĂ©gislateur nâa pas cru bon de lui donner une vĂ©ritable dĂ©finition lĂ©gale, se contentant seulement de dâenvisager ponctuellement son champ dâintervention au sein du Code civil, du Code de procĂ©dure pĂ©nale, du Code de lâaction sociale et des familles et du Code de lâentrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers en France et du droit dâasile. Cette indiffĂ©rence de façade trouve une explication dans la fonction hybride quâest celle de lâAdministrateur ad hoc. En effet, plus quâun acteur de la sphĂšre purement juridique, il exerce Ă©galement un rĂŽle social au service des enfants. Lâadministrateur ad hoc ne se contente pas de reprĂ©senter le mineur en justice, il lâaccompagne, le soutient, lâĂ©coute et devient son vĂ©ritable dĂ©fenseur aux cĂŽtĂ©s de lâAvocat. Câest au regard de ce rĂŽle incontournable et indispensable quâil est plus que nĂ©cessaire de lever le voile sur lâAdministrateur ad hoc, dâexpliquer qui il est, ce quâil fait et quels sont ses moyens dâaction. I/ Qui est lâAdministrateur ad hoc ? LâAdministrateur ad hoc est une personne, physique ou morale, dĂ©signĂ©e par un magistrat pour devenir le reprĂ©sentant lĂ©gal dâun enfant ne disposant pas de la capacitĂ© juridique au cours dâun litige en raison de sa minoritĂ©. En dâautres termes, lâAdministrateur ad hoc va devenir le reprĂ©sentant lĂ©gal du mineur au cours dâune instance afin que ses droits puissent ĂȘtre prĂ©servĂ©s. En effet, soit lorsque le mineur nâa pas de reprĂ©sentants lĂ©gaux, soit lorsque les intĂ©rĂȘts de ces derniers entrent en conflit avec ceux du mineur, il appartiendra Ă lâAdministrateur ad hoc dâexercer les fonctions normalement attribuĂ©es aux parents. Il existe des conditions juridiques permettant dâaccĂ©der Ă la fonction dâAdministrateur ad hoc, Ă©tant prĂ©cisĂ© que celui-ci doit ĂȘtre inscrit sur une liste prĂšs la Cour dâappel Avoir plus de 30 ans et moins de 70 ans ; DĂ©montrer dâun intĂ©rĂȘt particulier pour la cause des mineurs ; Avoir sa rĂ©sidence principale dans le ressort de la Cour dâappel ; Ne pas avoir fait lâobjet de condamnation pĂ©nale ou disciplinaire pour des agissements contraires Ă lâhonneur, Ă la probitĂ© et aux bonnes mĆurs ; Ne pas avoir Ă©tĂ© frappĂ© de faillite personnelle ; Au regard de lâimportance incontestable des fonctions de lâAdministrateur ad hoc, le lĂ©gislateur, par la Loi n°2016-297 du 14 mars 2016 relative Ă la Protection de lâenfance, est venue ajouter une condition dâindĂ©pendance Ă lâAdministrateur ad hoc, notamment vis-Ă -vis de la personne Ă qui le mineur a pu ĂȘtre confiĂ© dans le cadre de procĂ©dure dâassistance Ă©ducative Dans le cadre d'une procĂ©dure d'assistance Ă©ducative, l'administrateur ad hoc dĂ©signĂ© en application du premier alinĂ©a du prĂ©sent article doit ĂȘtre indĂ©pendant de la personne morale ou physique Ă laquelle le mineur est confiĂ©, le cas Ă©chĂ©ant.» Il convient enfin de prĂ©ciser quâune tendance tend indĂ©niablement Ă Ă©merger La fonction dâAdministrateur ad hoc devient professionnelle. PrĂ©cisons quâil nâexiste Ă ce titre aucune obligation, lâAdministrateur ad hoc Ă©tant historiquement bĂ©nĂ©vole. Pour autant, cette vĂ©ritĂ© historique tend Ă disparaĂźtre au regard de lâaccroissement manifeste et persistant des fonctions confiĂ©es Ă lâAdministrateur ad hoc. En dâautres termes, ses tĂąches sont de plus en plus importantes, de mĂȘme que les rouages juridictionnels se complexifient. Ce faisant, seuls des professionnels pourront Ă terme exercer les missions particuliĂšrement lourdes de lâAdministrateur ad hoc. II/ Les fonctions de lâAdministrateur ad-hoc LâAdministrateur ad hoc intervient bien souvent dans des situations difficiles pour lâenfant et, en sus dâexercer les droits de celui-ci, il doit Ă©galement devenir son porte-parole ». Pour ce faire, il devra dans un premier temps recevoir la parole de lâenfant pour ensuite la traduire en une stratĂ©gie de dĂ©fense de ses intĂ©rĂȘts. Câest en raison de cette mission dâĂ©coute et de la particularitĂ© des usagers de lâAdministration ad hoc, ces derniers Ă©tant mineurs, que la charge hybride de la fonction dâAdministrateur ad hoc, tend sociale que juridique, prend tout son sens. La professionnalisation de cette fonction tĂ©moigne sans doute possible de cette complexification. En effet, lâAdministrateur ad hoc professionnel va, dans nombre de situations, dĂ©passer le simple rĂŽle de reprĂ©sentant lĂ©gal pour devenir lâinterlocuteur privilĂ©giĂ© des magistrats, notamment dans le cadre des procĂ©dures dâassistance Ă©ducative. Aussi, son champ dâintervention couvre aujourdâhui presque lâensemble des procĂ©dures juridictionnelles, les dĂ©passants mĂȘmes, faisant Ă titre subsidiaire de lâAdministrateur ad hoc un vĂ©ritable gestionnaire de patrimoine des mineurs. Câest cette diversitĂ© de missions, et notamment lâapprĂ©hension de la particularitĂ© des procĂ©dures touchant aux mineurs, qui rend la fonction dâAdministrateur ad hoc particuliĂšrement indispensable. III/ Les champs dâintervention de lâAdministrateur ad hoc LâAdministrateur ad hoc est une personne, physique ou morale, inscrite sur les listes de la Cour dâappel, dĂ©signĂ©e par un magistrat pour devenir le reprĂ©sentant lĂ©gal dâun mineur Ă lâoccasion dâune procĂ©dure. En dâautres termes, lâAdministrateur ad hoc va devenir le reprĂ©sentant judiciaire du mineur au cours dâune instance afin que ses droits puissent ĂȘtre prĂ©servĂ©s. Ses missions sont extrĂȘmement variĂ©es, intervenant dans presque tous les champs du droit ProcĂ©dure pĂ©nale LâAdministrateur ad hoc va exercer au nom du mineur les droits reconnus Ă la partie civile. Ă ce titre, il va reprĂ©senter le mineur au cours des phases dâenquĂȘte, dâinstruction, de jugement et de recouvrement des dommages et intĂ©rĂȘts. Aussi, les procĂ©dures sont tant de nature criminelle que dĂ©lictuelle ou contraventionnelle. ProcĂ©dure civile LâAdministrateur ad hoc va reprĂ©senter le mineur et dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts soit par-devant le Tribunal pour Enfants concernant les procĂ©dures dâassistance Ă©ducative, soit par-devant le Juge des tutelles des mineurs concernant tant les procĂ©dures de succession dont le mineur est bĂ©nĂ©ficiaire que la gestion de ses comptes lorsque ses reprĂ©sentants lĂ©gaux ne peuvent manifestement pas le faire. LâAdministrateur ad hoc intervient Ă©galement de maniĂšre trĂšs importante prĂšs le Tribunal de Grande Instance concernant les procĂ©dures de filiation. ProcĂ©dure administrative Il sâagira lĂ majoritairement soit des actions en responsabilitĂ© Ă lâencontre de la personne publique pour exercer les droits du mineur, soit des procĂ©dures dâasile pour les mineurs non accompagnĂ©s. DĂšs lors, lâAdministrateur ad hoc reprĂ©sente notamment lâenfant auprĂšs du Tribunal administratif, de lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides et de la Cour nationale du droit dâasile. Pour tout approfondissement sur la question contact Ou sur le site
Enconséquence, la créance remplit toutes les conditions prescrites par les articles 1 et 2 AUPSRVE. Le débiteur est donc mal fondé en son opposition, et, conformément à l'article 1315 al. 2 du code civil, à défaut de preuve d'un paiement partiel, il y
Auteurs Ăric PrĂ©fontaine, François Laurin-Pratte, Evan Belfer Le 22 juillet 2021 Dans un arrĂȘt datĂ© du 30 juin 2021, la Cour suprĂȘme du Canada confirme que la compĂ©tence exclusive de la Cour du QuĂ©bec pour entendre les causes civiles dont la valeur est infĂ©rieure Ă 85 000 $ outrepasse les limites de la constitutionnalitĂ©. Au nom de la majoritĂ©, les Honorables juges CĂŽtĂ© et Martin concluent que l'article 35 du Code de procĂ©dure civile du QuĂ©bec CPC » crĂ©e une cour de justice parallĂšle » qui empiĂšte sur la compĂ©tence fondamentale de la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec. [1] Les pourvois ont donc Ă©tĂ© rejetĂ©s. [2] Contexte En aoĂ»t 2017, le gouvernement du QuĂ©bec s'est prĂ©valu de la procĂ©dure de renvoi afin de solliciter l'avis de la Cour d'appel du QuĂ©bec sur deux questions prĂ©cises. La premiĂšre question concernait la compĂ©tence pĂ©cuniaire de la Cour du QuĂ©bec en matiĂšre civile dont la valeur en litige est infĂ©rieure Ă 85 000$. La Cour dâappel conclut que le lĂ©gislateur peut valablement augmenter le montant de la compĂ©tence pĂ©cuniaire exclusive de la Cour du QuĂ©bec en autant que ce montant majorĂ© nâaffecte pas la compĂ©tence inhĂ©rente de la Cour supĂ©rieure pour entendre des diffĂ©rends civils substantiels ». La Cour d'appel a ensuite dĂ©terminĂ© qu'une limite infĂ©rieure Ă 85 000$ Ă©tait excessive et empiĂ©tait sur la compĂ©tence protĂ©gĂ©e de la Cour supĂ©rieure. La Cour d'appel a conclu que la limite monĂ©taire maximale devait se situer entre 55 000 $ et 70 000 $. La deuxiĂšme question portait sur la constitutionnalitĂ© de l'application du principe de retenue judiciaire aux appels Ă la Cour du QuĂ©bec dans le cadre de certaines dĂ©cisions administratives. La Cour d'appel a jugĂ© que l'application de la retenue judiciaire Ă ces appels est compatible avec l'article 96 de la Loi constitutionnelle de 1867 la Constitution », puisque la Cour supĂ©rieure conserve nĂ©anmoins son pouvoir de surveillance et de rĂ©vision des dĂ©cisions administratives. Notons toutefois que cette question est devenue sans objet Ă la suite de l'arrĂȘt Vavilov[3] et de l'entrĂ©e en vigueur de l'article de la Loi sur les tribunaux judiciaires du QuĂ©bec. Par consĂ©quent, la Cour suprĂȘme s'est, quant Ă elle, abstenue dây rĂ©pondre. Pour plus d'informations sur la dĂ©cision de la Cour d'appel du QuĂ©bec, veuillez consulter notre article prĂ©cĂ©dent. Motifs et conclusions de la Cour suprĂȘme du Canada La jurisprudence met en relief deux tests afin dâĂ©valuer si l'attribution d'une compĂ©tence est conforme Ă l'article 96 de la Constitution. PremiĂšrement, lâanalyse historique permet de dĂ©terminer si l'attribution de compĂ©tence affecte une compĂ©tence qui a Ă©tĂ© historiquement exercĂ©e par les cours supĂ©rieures et qui ne peut ĂȘtre transfĂ©rĂ©e Ă une autre cour. [4] DeuxiĂšmement, le test de la compĂ©tence fondamentale vise Ă garantir que les cours supĂ©rieures ne sont pas affaiblies au point d'ĂȘtre incapable de sâacquitter de leur rĂŽle de pierre angulaire du systĂšme de justice unitaire canadien et de premiĂšres gardiennes de la primautĂ© du droit.[5] Une telle atteinte se produirait si, notamment, les pouvoirs essentiels et les domaines de compĂ©tence des cours supĂ©rieures Ă©taient transfĂ©rĂ©s exclusivement Ă une autre cour. Lâanalyse historique Lâanalyse historique requiert un examen en trois volets Le domaine de compĂ©tence transfĂ©rĂ© correspond-il Ă un domaine de compĂ©tence dont lâexercice Ă©tait, au moment de la ConfĂ©dĂ©ration, dominĂ© par les cours supĂ©rieures, de district ou de comtĂ©? Le cas Ă©chĂ©ant, ce domaine de compĂ©tence Ă©tait-il exercĂ© dans le cadre dâune fonction judiciaire? Si la rĂ©ponse aux deux questions prĂ©cĂ©dentes est oui, ce domaine de compĂ©tence est-il complĂ©mentaire ou accessoire Ă une fonction administrative ou nĂ©cessairement insĂ©parable de la rĂ©alisation des objectifs plus larges de la lĂ©gislature? En l'espĂšce, la Cour dĂ©termine que l'article 35 du CPC transfĂšre Ă la Cour du QuĂ©bec la compĂ©tence sur les litiges civils en matiĂšre dâobligations contractuelles et extracontractuelles. Passant Ă la premiĂšre Ă©tape de l'analyse, la Cour conclut qu'au moment de la ConfĂ©dĂ©ration, les tribunaux infĂ©rieurs de trois des quatre provinces fondatrices Ă©taient, en pratique, suffisamment engagĂ©es dans les litiges en matiĂšre dâobligations contractuelles et extracontractuelles. Ainsi, le domaine de compĂ©tence transfĂ©rĂ© Ă la Cour du QuĂ©bec n'Ă©tait pas un domaine de compĂ©tence dont lâexercice Ă©tait dominĂ© par les cours supĂ©rieures, de district ou de comtĂ© au moment de la ConfĂ©dĂ©ration. Or, et puisque la rĂ©ponse Ă la premiĂšre question est nĂ©gative, il nâest pas nĂ©cessaire de passer aux deuxiĂšme et troisiĂšme volets. Lâanalyse historique ne permet pas de conclure Ă l'inconstitutionnalitĂ© de l'article 35 du CPC. Toutefois, mĂȘme si une attribution de compĂ©tence satisfait Ă lâanalyse historique, il ne s'ensuit pas nĂ©cessairement que cette attribution est constitutionnelle. Notamment, lâanalyse historique ne permet pas de traiter de la situation particuliĂšre oĂč de vastes transferts de compĂ©tence sâopĂšrent entre les diffĂ©rents paliers de lâappareil judiciaire, comme câest le cas ici. Par consĂ©quent, l'impact de cette attribution sur la compĂ©tence fondamentale des cours supĂ©rieures doit Ă©galement ĂȘtre Ă©valuĂ©. Lâanalyse de la compĂ©tence fondamentale La Cour suprĂȘme propose une approche multifactorielle et dresse une liste non exhaustive de six facteurs devant ĂȘtre considĂ©rĂ©s, les uns en relation avec les autres, pour dĂ©cider si le transfert de la compĂ©tence opĂ©rĂ© par l'article 35 du CPC porte atteinte de maniĂšre inadmissible Ă la compĂ©tence gĂ©nĂ©rale de droit privĂ© de la Cour supĂ©rieure LâĂ©tendue de la compĂ©tence attribuĂ©e; Le caractĂšre exclusif ou concurrent de lâattribution; Le seuil pĂ©cuniaire; Les mĂ©canismes dâappel; Lâimpact sur le volume de dossiers de la cour supĂ©rieure de compĂ©tence gĂ©nĂ©rale; La poursuite dâun objectif social important. Alors que la Cour d'appel a limitĂ© son analyse au troisiĂšme facteur, Ă savoir le seuil pĂ©cuniaire imposĂ© par l'article 35 du CPC, la Cour suprĂȘme met en garde contre la transformation de l'analyse en une opĂ©ration purement mathĂ©matique. Le seuil monĂ©taire a certes une utilitĂ©; il permet d'ancrer l'analyse dans un ordre de grandeur de nature quantitative. Toutefois, le simple fait quâun seuil monĂ©taire dĂ©passe les plafonds historiques - comme c'est le cas dans la prĂ©sente situation â nâimporte pas automatiquement une dĂ©claration dâinconstitutionnalitĂ©. Il ne reprĂ©sente que l'un des facteurs Ă soupeser afin d'Ă©valuer si, et dans quelle mesure, le rĂŽle des tribunaux supĂ©rieurs a Ă©tĂ© affaibli dans une situation donnĂ©e. En l'espĂšce, le plafond pĂ©cuniaire de moins de 85 000 $ reprĂ©sente une augmentation d'environ 29 % par rapport au plafond pĂ©cuniaire historique. La Cour suprĂȘme est d'avis qu'une telle augmentation n'est pas manifestement disproportionnĂ©e. Toutefois, en prenant en considĂ©ration les autres facteurs pertinents, Ă savoir l'Ă©tendue de la compĂ©tence attribuĂ©e, le caractĂšre exclusif du transfert et l'absence de mĂ©canisme d'appel accessible Ă la Cour supĂ©rieure, ceux-ci pĂšsent lourdement en faveur d'une conclusion voulant que l'article 35 du CPC est incompatible avec l'article 96 de la Constitution. La Cour conclut donc que cet article porte atteinte de maniĂšre inadmissible Ă la compĂ©tence de la Cour supĂ©rieure en matiĂšre de droit privĂ©. Les consĂ©quences sur les procĂ©dures devant la Cour du QuĂ©bec La dĂ©claration de la Cour selon laquelle l'article 35 du CPC est inconstitutionnel est suspendue pour une pĂ©riode de 12 mois. Dans l'intervalle, l'article 35 est considĂ©rĂ© comme Ă©tant valide. Par consĂ©quent Les demandes introductives dâinstance dĂ©posĂ©es Ă la Cour du QuĂ©bec avant ou durant la pĂ©riode de suspension de la dĂ©claration dâinvaliditĂ© pourront suivre leur cours jusquâĂ la fin de lâinstance, et ce, mĂȘme si lâinstance prend fin aprĂšs lâexpiration de la pĂ©riode de suspension. Le principe de la chose jugĂ©e empĂȘche de rouvrir les dossiers qui relevaient de la compĂ©tence de la Cour du QuĂ©bec en vertu de lâarticle 35 du CPC et qui ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© tranchĂ©s par cette cour. Le principe de la validitĂ© de facto permettra de prĂ©server les droits, obligations et autres effets ayant dĂ©coulĂ© des actes accomplis, conformĂ©ment Ă lâarticle 35 du CPC, par des tribunaux, des juges, des personnes exerçant des pouvoirs lĂ©gaux et des officiers publics. Commentaires Somme toute, la Cour suprĂȘme et la Cour d'appel arrivent Ă la mĂȘme conclusion. Les deux cours concluent que l'article 35 du CPC empiĂšte sur la compĂ©tence fondamentale de la Cour supĂ©rieure contrairement Ă l'article 96 de la Constitution. Cependant, elles arrivent Ă cette conclusion suivant un raisonnement diffĂ©rent. La Cour d'appel s'est d'abord penchĂ©e sur la compĂ©tence pĂ©cuniaire historique de la Cour du QuĂ©bec et a jugĂ© que la province devait limiter cette compĂ©tence aux affaires civiles dont la valeur se situe, au plus, entre 55 000 $ et 70 000 $. En suivant ce raisonnement, la province savait prĂ©cisĂ©ment comment sâassurer de la constitutionnalitĂ© de l'article 35 du CPC elle devait abaisser le plafond pĂ©cuniaire afin qu'il se situe dans la fourchette Ă©tablie par la Cour d'appel. La Cour suprĂȘme, quant Ă elle, a prĂ©fĂ©rĂ© un raisonnement plus nuancĂ© impliquant une analyse multifactorielle suivant laquelle la compĂ©tence pĂ©cuniaire de la Cour du QuĂ©bec n'est qu'un facteur Ă considĂ©rer parmi d'autres. Selon ce raisonnement, le lĂ©gislateur dispose d'une plus grande flexibilitĂ© pour redĂ©finir et circonscrire la compĂ©tence de la Cour du QuĂ©bec, mais cette flexibilitĂ© apportera inĂ©vitablement son lot de dĂ©fis et une certaine incertitude pour la province qui devra, ultimement, en arriver Ă un rĂ©sultat qui respecte lâapproche multifactorielle mise de lâavant par la Cour suprĂȘme. Le lĂ©gislateur nĂ©cessitera sans doute lâentiĂšretĂ© de la pĂ©riode de suspension de 12 mois afin dâĂ©valuer soigneusement ses options Ă la lumiĂšre de cet arrĂȘt. Finalement, et nonobstant les raisons invoquĂ©es par la Cour, plusieurs critiqueront le rĂ©sultat. En effet, certains y verront une occasion manquĂ©e de favoriser l'accĂšs Ă la justice, Ă un moment oĂč cette question constitue l'un des dĂ©fis les plus importants Ă relever pour notre systĂšme judiciaire. [1] Sauf indication contraire, toute rĂ©fĂ©rence Ă la Cour suprĂȘme ou Ă la Cour renvoie aux motifs de la majoritĂ©. [2] L'Honorable juge en chef Wagner ainsi que le juge Rowe sont en partie dissidents et la juge Abella est dissidente. [3] Canada Ministre de la CitoyennetĂ© et de lâImmigration c. Vavilov, 2019 CSC 65. [4] Lâanalyse historique a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e dans le Renvoi sur la Loi de 1979 sur la location rĂ©sidentielle, [1981] 1 RCS 714. [5] Le test de la compĂ©tence fondamentale a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© dans MacMillan Bloedel Ltd. c. Simpson, [1995] 4 RCS 725.
ModifiĂ©par DĂ©cret n°2019-1333 du 11 dĂ©cembre 2019 - art. 1. L'assignation est l'acte d'huissier de justice par lequel le demandeur cite son adversaire Ă comparaĂźtre devant le juge. ConformĂ©ment au I de lâarticle 55 du dĂ©cret n° 2019-1333 du 11 dĂ©cembre 2019, ces dispositions entrent en vigueur le 1er janvier 2020.
PrĂ©ambuleLes exceptions de nullitĂ© affectant la validitĂ© d'un acte de procĂ©dure sont prĂ©vues aux articles 112 et suivants du Code de procĂ©dure civile. Il en rĂ©sulte deux catĂ©gories, qui obĂ©issent Ă des dĂ©finitions et des rĂ©gimes distincts â Les vices de forme, prĂ©vus aux articles 112 Ă 116 du Code de procĂ©dure civile â Les vices de fond, prĂ©vus aux articles 117 Ă 121 du Code de procĂ©dure civile, lesquels sont limitativement Ă©numĂ©rĂ©s. Ce qu'il faut en retenir Le vice de forme La nullitĂ© des actes de procĂ©dure fondĂ©e sur un vice de fond peut ĂȘtre invoquĂ©e au fur et Ă mesure de leur accomplissement, et doit l'ĂȘtre, en tout Ă©tat de cause, in limine litis. Les moyens de nullitĂ© contre des actes de procĂ©dure dĂ©jĂ accomplis doivent ĂȘtre soulevĂ©s simultanĂ©ment Ă peine d'irrecevabilitĂ©. La nullitĂ© pour vice de forme ne peut ĂȘtre prononcĂ©e qu'Ă la double condition - qu'elle soit prĂ©vue par un texte, sauf atteinte Ă une formalitĂ© substantielle ou d'ordre public ;- qu'elle cause un grief Ă la partie qui l'invoque, mĂȘme si elle porte sur une formalitĂ© substantielle ou d'ordre public. Le vice de forme peut ĂȘtre couvert par la rĂ©gularisation ultĂ©rieure de l'acte si aucune forclusion n'est intervenue entre-temps, et si elle ne laisse subsister aucun grief. Le vice de fond Par opposition aux vices de forme, les vices de fond sont limitativement Ă©numĂ©rĂ©s Ă l'article 117 du Code de procĂ©dure civile. Les moyens fondĂ©s sur une irrĂ©gularitĂ© de fond peuvent ĂȘtre proposĂ©s en tout Ă©tat de cause, sauf texte contraire ou la possibilitĂ© pour le juge de condamner Ă des dommages-intĂ©rĂȘts la partie qui s'est abstenue de le faire en temps utile dans une intention dilatoire. A la diffĂ©rence du vice de forme, l'irrĂ©gularitĂ© de fond peut ĂȘtre invoquĂ©e sans avoir Ă rapporter la preuve d'un grief ou qu'elle ne rĂ©sulte d'une disposition expresse. Lorsque l'ordre public est en cause, le juge a l'obligation de relever d'office l'exception fondĂ©e sur un vice de fond. Lorsqu'elle touche au dĂ©faut de capacitĂ© d'ester en justice, le juge dispose d'une simple facultĂ© de relever d'office ce moyen. Le vice du fond est susceptible d'ĂȘtre couvert. Auquel cas, la nullitĂ© ne sera pas prononcĂ©e si sa cause a disparu au moment oĂč le juge de l'effet interruptif de prescription ou de forclusion d'un acte nul L'article 2241 alinĂ©a 2 du Code civil issu de la Loi du 17 juin 2008 dispose que la demande en justice, mĂȘme en rĂ©fĂ©rĂ©, interrompt le dĂ©lai de prescription ainsi que le dĂ©lai de forclusion, mĂȘme lorsqu'elle est portĂ©e devant une juridiction incompĂ©tente ou lorsque l'acte de saisine est annulĂ© en raison d'un vice de procĂ©dure [1]Rappel de la jurisprudence antĂ©rieureLa jurisprudence a longtemps considĂ©rĂ© que la rĂ©gularisation de l'acte d'appel entachĂ© d'une nullitĂ© pour vice de fond devait intervenir avant l'expiration du dĂ©lai pour agir ou du dĂ©lai de recours. En ce sens Civ. 2Ăšme., 19 oct. 1983, n° Bull. civ. III, N° 167 Com. 15 mai 1990, n° Bull. civ. IV, N° 148 Com. 13 nov. 2002, n° Bull. civ. IV, N° 163 La jurisprudence transposait ainsi la solution retenue en matiĂšre de vice de forme Ă la rĂ©gularisation du vice de fond. En ce sens Civ. 1re 15 janv. 2015, n° inĂ©dit Concernant le vice de forme, cette position pouvait se justifier en application des dispositions prĂ©vues par l'article 115 du Code de procĂ©dure civile, lequel dispose que le vice de forme peut ĂȘtre couvert par la rĂ©gularisation ultĂ©rieure de l'acte si aucune forclusion n'est intervenue entre-temps, et si elle ne laisse subsister aucun grief. Pourtant la limite temporelle, marquĂ©e par l'absence de forclusion, ne trouve aucun Ă©cho concernant le vice de fond. Seule est prĂ©vue Ă l'article 121, dans le cas oĂč elle est susceptible de l'ĂȘtre, la possibilitĂ© d'une rĂ©gularisation, avant que le juge statue. On pouvait donc s'Ă©tonner de la solution dĂ©gagĂ©e par les dĂ©cisions prĂ©citĂ©es qui, en imposant la rĂ©gularisation d'un acte avant l'expiration du dĂ©lai de forclusion ou de prescription, venaient finalement ajouter une condition non prĂ©vue par le texte. L'entrĂ©e en vigueur de la Loi du 17 juin 2008, et notamment de l'alinĂ©a 2 de l'article 2241 a rebattu les cartes en prĂ©voyant expressĂ©ment qu'un acte de saisine, mĂȘme entachĂ© de nullitĂ©, puisse avoir un effet interruptif de prescription ou de forclusion[2]. S'en est suivi un dĂ©bat sur la nature mĂȘme du "vice de procĂ©dure", et spĂ©cialement sur la question de savoir si les irrĂ©gularitĂ©s de fond pouvaient ĂȘtre dĂ©finies comme tel. Dans ce contexte, un arrĂȘt de la DeuxiĂšme Chambre civile rendu au visa de l'article 2241 alinĂ©a 2 du Code civil a considĂ©rĂ© que [3] "Vu l'article 2241, alinĂ©a 2, du code civil ; Attendu qu'il rĂ©sulte de ce texte que l'annulation par l'effet d'un vice de procĂ©dure de l'acte de saisine de la juridiction interrompt les dĂ©lais de prescription et de forclusion ; Attendu que pour rejeter le dĂ©fĂ©rĂ© formĂ© par M. X..., l'arrĂȘt retient, par motifs propres, que l'article 2241, alinĂ©a 2, du code civil n'est applicable qu'aux dĂ©lais pour engager une action et non aux dĂ©lais pour exercer une voie de recours et, par motifs adoptĂ©s, que ce texte ne concerne pas les vices de fond, tel que le dĂ©faut de pouvoir de l'avocat ; Qu'en statuant ainsi, alors que la dĂ©claration d'appel est l'acte de saisine de la cour d'appel et que le dĂ©lai d'appel est un dĂ©lai de forclusion, la cour d'appel qui, aprĂšs avoir prononcĂ© la nullitĂ© de la premiĂšre dĂ©claration d'appel pour vice de procĂ©dure sur le fondement des articles 117, alinĂ©a 3, et 120 du code de procĂ©dure civile, a ensuite dĂ©niĂ© Ă sa dĂ©cision tout effet interruptif du nouveau dĂ©lai d'appel qui avait recommencĂ© Ă courir, a violĂ© le texte susvisĂ© ;" Au cas d'espĂšce, la nullitĂ© portait sur le dĂ©faut de pouvoir d'une personne assurant la reprĂ©sentation d'une partie en justice, s'agissant d'une dĂ©claration d'appel formĂ©e par un avocat inscrit au barreau de Paris hors les cas dĂ©rogatoires prĂ©vus par des articles 1§ III, alinĂ©as 1 et 5 de la loi n°71-1130 du 31 dĂ©cembre 1971. Sans revenir sur le caractĂšre elliptique de la motivation, il convient de retenir qu'aux termes de cet arrĂȘt, la Cour de Cassation a â considĂ©rĂ© que l'irrĂ©gularitĂ© de fond entre dans la catĂ©gorie des vices de procĂ©dure, â consacrĂ© l'effet interruptif de prescription ou de forclusion de l'acte entachĂ© d'une nullitĂ© â rappelĂ© que le dĂ©lai d'appel est un dĂ©lai de forclusion. Les dĂ©cisions qui ont suivi ont adoptĂ© la mĂȘme solution, au double visa des articles 2241 alinĂ©a 2 et 121 du Code de procĂ©dure civile. En ce sens Civ. 3Ăšme., 11 mars 2015, n° Bull. 2015, III, n° 31 Civ. 2Ăšme., 1er juin 2017, n° du 3 dĂ©cembre 2020Rendu au double visa des articles 2241 alinĂ©a 2 du Code civil et 121 du Code de procĂ©dure civile, cet arrĂȘt suit de trĂšs peu un arrĂȘt rendu par la deuxiĂšme chambre civile en date du 17 septembre 2020 [4]La Cour confirme une jurisprudence que l'on peut qualifier de constante, en ce qu'un acte dĂ©clarĂ© nul pour vice de procĂ©dure ici une dĂ©claration d'appel n'en produit pas moins un effet interruptif de prescription et de forclusion au sens de l'article 2241 alinĂ©a 2 du Code civil [5]Bien que la TroisiĂšme chambre civile ne le prĂ©cise pas dans cette dĂ©cision, on en profitera pour rappeler que le dĂ©lai d'appel constitue un dĂ©lai de forclusion arrĂȘt du 16 octobre prĂ©citĂ©. Cette solution vaut, que la nullitĂ© soit soulevĂ©e sur le fondement d'un vice de forme ou de fond [6]Il convient Ă©galement de noter que l'acte de saisine visĂ© par l'article 2241 alinĂ©a 2 doit s'analyser au sens large, et s'entend Ă©galement de la dĂ©claration d'appel et pas seulement d'une assignation. La TroisiĂšme chambre, dans un second temps, confirme que la rĂ©gularisation du vice de fond qui affecte une dĂ©claration d'appel peut intervenir mĂȘme aprĂšs l'expiration du dĂ©lai d'appel. Cette position rejoint une nouvelle fois l'idĂ©e que l'article 121 du Code de procĂ©dure civile ne fixe pas de limite temporelle prĂ©vue Ă peine de forclusion pour la rĂ©gularisation de l'acte de procĂ©dure entachĂ© de nullitĂ©, en dehors de la date Ă laquelle le juge devra statuer. Elle est par ailleurs pleinement transposable Ă tout dĂ©lai de forclusion. Pour conclure, on soulignera l'intĂ©rĂȘt pĂ©dagogique de cet arrĂȘt qui est rĂ©digĂ© selon la nouvelle trame des arrĂȘts de la Cour de Cassation. La solution est claire, affirmĂ©e, rĂ©affirmĂ©e. A une nuance prĂšs celle de la question de savoir si, indĂ©pendamment du bĂ©nĂ©fice qu'elle tire de l'article 2241 alinĂ©a 2 du Code civil, la dĂ©claration d'appel irrĂ©guliĂšre pour vice de fond peut par ailleurs ĂȘtre rĂ©gularisĂ©e aprĂšs l'expiration des dĂ©lais impartis pour conclure en application des articles 905-2, 908, 909 et 910 du Code de procĂ©dure civile. On rappellera en effet qu'aux termes de trois avis rendus le 17 dĂ©cembre 2017, la Cour de Cassation, se prononçant sur la nullitĂ© pour vice de forme d'une dĂ©claration dâappel au visa de lâarticle 901 du Code de procĂ©dure civile absence des chefs du jugement critiquĂ©s, a Ă©noncĂ© que la rĂ©gularisation peut avoir lieu par une nouvelle dĂ©claration d'appel sous la condition qu'elle le soit avant l'expiration du dĂ©lai imparti Ă l'appelant pour conclure conformĂ©ment aux articles 910-4, alinĂ©a 1, et 954, alinĂ©a 1, du Code de procĂ©dure civile[7]On peut donc s'interroger sur le fait de savoir si cette solution est transposable Ă une dĂ©claration d'appel entachĂ©e d'une irrĂ©gularitĂ© de fond. Aussi, indĂ©pendamment du fait que l'acte entachĂ© de nullitĂ© conserve son effet interruptif de forclusion, la prĂ©caution imposerait, quand cela est encore possible, de veiller Ă rĂ©gulariser une nouvelle dĂ©claration d'appel avant l'expiration du dĂ©lai de l'appelant pour conclure prĂ©vu aux articles 905-2 et 908 du Code de procĂ©dure civile. [1] Avant la Loi du 17 juin 2008, le texte ne faisait pas rĂ©fĂ©rence Ă l'effet interruptif de prescription ou de forclusion d'un acte de saisine entachĂ© d'un vice de procĂ©dure.[2] NB cet effet interruptif doit ĂȘtre lu sous la rĂ©serve de l'article 2243 qui dispose que l'interruption est non avenue si le demandeur se dĂ©siste de sa demande, ou laisse pĂ©rimer l'instance, ou si sa demande est dĂ©finitivement rejetĂ©e. [6] Civ. 3Ăšme., 11 mars 2015, l'article 2241 du code civil ne distinguant pas dans son alinĂ©a 2 entre le vice de forme et l'irrĂ©gularitĂ© de fond[7] Cass. 2e civ., avis, 20 dĂ©c. 2017, n° JurisData n° 2017-026468 . â Cass. 2e civ., avis, 20 dĂ©c. 2017, n° JurisData n° 2017-026469 . â Cass. 2e civ., avis, 20 dĂ©c. 2017, n° JurisData n° 2017-026470 ; JCP G 2018, 173 , note, Ph. Gerbay ; ProcĂ©dures 2018, comm. 69, H. Croze
Article84 du Code de procédure civile - Le premier président fixe la date de l'audience, laquelle doit avoir lieu dans le plus bref délai. Le greffier de la cour en informe les parties par lettre recommandée avec demande d'avis de réception.
Chacun des futurs époux remet à l'officier de l'état civil qui doit célébrer le mariage l'extrait avec indication de la filiation de son acte de naissance, qui ne doit pas dater de plus de trois mois s'il a été délivré par un officier de l'état civil français. Toutefois, l'officier de l'état civil peut, aprÚs en avoir préalablement informé le futur époux, demander la vérification des données à caractÚre personnel contenues dans les actes de l'état civil auprÚs du dépositaire de l'acte de naissance du futur époux. Ce dernier est alors dispensé de la production de son extrait d'acte de naissance. Lorsque l'acte de naissance n'est pas détenu par un officier de l'état civil français, l'extrait de cet acte ne doit pas dater de plus de six mois. Cette condition de délai ne s'applique pas lorsque l'acte émane d'un systÚme d'état civil étranger ne procédant pas à la mise à jour des actes.
OKJq. 30mcuw8rtk.pages.dev/25430mcuw8rtk.pages.dev/43530mcuw8rtk.pages.dev/42930mcuw8rtk.pages.dev/44130mcuw8rtk.pages.dev/25530mcuw8rtk.pages.dev/6830mcuw8rtk.pages.dev/4330mcuw8rtk.pages.dev/269
article 70 du code de procédure civile